"Rien n’est plus nuisible à nos efforts de solution de la crise libyenne que la contrariété des agendas et des approches des intervenants", a déclaré le président de la Commission de l’Union africaine (UA) Moussa Faki Mahamat en ouverture d’une réunion du comité de l’UA sur la Libye.
"Je voudrais par la voie la plus audible exprimer la forte opposition de l’Afrique à cette contrariété et ces dissonances des interventions, approches et agendas extérieurs", a ajouté M.Moussa Faki plaidant pour une "meilleure cohésion entre les acteurs internationaux" pour éviter les "dysfonctionnements" et la "cacophonie".
Des observateurs ont interprété ses propos comme une critique voilée envers l’initiative du président Macron, qui avait réuni à Paris fin juillet le Premier ministre libyen Fayez al-Sarraj et son rival le maréchal Khalifa Haftar.
"L’Union africaine et son comité n’ont pas d’agenda caché en Libye", a insisté le président congolais Denis Sassou Nguesso, hôte de la rencontre en sa qualité de président de ce "comité de haut niveau" de l’UA sur la Libye.
M. Sassou Nguesso a demandé à la "communauté internationale de ne pas ignorer, comme en 2011, la voix de l’Afrique sur la question libyenne", en référence à l’intervention franco-britannique contre le régime du colonel Kadhafi.
Le président congolais a par ailleurs "exhorté" les Libyens à un "sursaut et à "tout mettre en oeuvre pour dépasser les clivages, à vaincre les égoïsmes individuels et partisans", lors de cette rencontre à laquelle participe le Premier ministre libyen.
Les présidents sud-africain Jacob Zuma et nigérien Mahamadou Issoufou participent également à la réunion de Brazzaville, de même que des représentants de l’Union européenne et des Nations unies, à dix jours d’une rencontre à New York en marge de l’Assemblée générale des Nations unies.
AFP