"A l’avenir, les interventions des deux bateaux Sea-Eye et Seefuchs se tiendront dans un périmètre de 70 à 90 miles nautiques au large des côtes libyennes", a précisé l’ONG dans un communiqué, "pour tenir compte ainsi de la menace constante des gardes-côtes libyens et pour ne pas compromettre la sécurité des équipages".
Sea Eye a justifié sa décision par une opération de sauvetage intervenue le 2 septembre à quelque 50 miles nautiques des côtes de la Libye au cours de laquelle elle a pu sauver 16 personnes.
"Ce cas montre que les affirmations de Frontex (l’agence européenne de surveillance des frontières, ndlr) et de l’UE selon lesquelles il n’y a plus de migrants et donc de personnes susceptibles de se noyer au large des côtes libyennes sont erronées", a souligné l’organisation.
Elle a indiqué que les rescapés avaient affirmé être partis de Libye avec un autre bateau pneumatique plein de migrants qui a ensuite disparu. "Nous devons partir du principe qu’ils se sont noyés", selon Sea Eye.
Comme MSF, Save the Children et d’autres, l’ONG allemande Sea Eye avait annoncé à la mi-août la suspension de ses opérations de secours en Méditerranée, invoquant des problèmes de sécurité.
Le gouvernement libyen avait en effet interdit aux navires étrangers de naviguer dans toute une zone de recherche et de sauvetage au large de sa côte, affirmant que les bateaux des ONG facilitaient l’immigration illégale.
Cette décision controversée avait été bien accueillie par l’Italie, la principale porte d’entrée en Europe pour les migrants en provenance d’Afrique du Nord.
Cette année, plus de 100.000 personnes ont déjà pris la mer vers l’Europe depuis la Libye, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).
Plus de 2.300 personnes sont mortes en tentant la traversée.
afp