De l’immigration à la diplomatie, les dossiers chauds qui attendent l’administration Trump
À deux mois de son investiture 47e président des Etats-Unis, Donald Trump s’active pour finaliser la composition de son administration, qui sera confrontée, dès son entrée en fonction en janvier, à une multitude de dossiers chauds où la sécurisation des frontières le dispute à la politique américaine outre-mer.
Sujet phare de la campagne électorale du candidat républicain, l’immigration qui figure également en pôle position dans l’agenda visant à Rendre à l’Amérique sa Grandeur (MAGA), sera l’un des premiers défis devant la nouvelle administration.
À plusieurs reprises durant sa campagne, Trump a promis d’organiser la “plus grande opération d’expulsion de l’histoire” contre les “dizaines de millions” d’immigrés vivant illégalement aux Etats-Unis, avec une lutte à bras raccourcis contre les réseaux de drogue qui s’activent aussi dans l’immigration illégale.
Pour gérer ce dossier, Donald Trump a nommé l’un des tenants de la ligne dure, Tom Homan, à la tête de l’agence chargée du contrôle des frontières et de l’immigration (ICE).
Ce “tsar des frontières”, une fonction qu’il occupait déjà sous le premier mandat de Trump à la Maison Blanche, ne fait pas de mystère de son soutien inébranlable à la politique de “tolérance zéro” envers l’immigration clandestine, promettant de reprendre les descentes des autorités dans les lieux de travail, et de mener une opération d’expulsion “massive”, mais dans des conditions “humaines”.
Sur le volet économique, le prochain locataire de la Maison Blanche qui a promis d’alléger le fardeau fiscal sur de larges pans de travailleurs, et de supprimer les impôts sur les pourboires, n’a toujours pas désigné les responsables gouvernementaux qui devraient mettre en œuvre ces politiques, dont certaines taxées d “irréalistes” ont suscité des critiques et du scepticisme parmi ses détracteurs.
Pour son agenda concernant l’énergie et l’environnement, Trump, un sceptique du réchauffement climatique, a nommé Doug Burgum, un partisan du forage pétrolier et gazier, et de la fracturation hydraulique, au poste de ministre de l’intérieur chargé de la gestion des parcs nationaux.
Avec la nomination de Chris Wright, chantre incontesté de la fracturation hydraulique, la nouvelle administration américain engage un virage, on ne peut plus clair, vers l’énergie fossile, avec l’ambition claire de “renforcer la domination des États-Unis dans le domaine énergétique”.
Sur le front international, Trump s’était à plusieurs occasions engagé à “prévenir une troisième guerre mondiale”, notamment en mettant fin au conflit russo-ukrainien et à la crise au Proche-Orient.
Force est de constater que, trois semaines après son élection, les protagonistes au conflit russo-ukrainien, y compris les présidents russe, Vladimir Poutine et ukrainien, Volodymyr Zelenskyy, ont déclaré leur volonté à trouver un terrain d’entente pour faire taire les hostilités dès 2025.
Face à la Chine, rival historique de l’Amérique, et l’Iran, son ennemi juré, le président-élu américain semble déterminé à prendre des positions aussi dures et sans compromis que celles qu’il avait épousées lors de son premier mandat présidentiel.
Pour mettre en œuvre ces politiques —notamment des droits de douanes conséquents sur les produits chinois, et l’arrêt du programme nucléaire iranien— Trump a choisi une équipe triée sur le volet, qui reflète la fermeté de ses positions.
Si Marco Rubio, nouveau visage de la diplomatie américaine, est connu tout au long de son parcours politique pour ses positions inflexibles à l’égard de ces deux pays, ses collègues à l’exécutif, Michael Waltz, conseiller à la Sécurité nationale, et Tulsi Gabbard, directrice du Renseignement national, mais également John Ratcliffe nommé directeur de la CIA, partagent les mêmes convictions.
Par ailleurs, Trump, qui s’est toujours plaint de la “corruption” et de la “dilapidation” des fonds de l’Etat, entend s’attaquer à ces “fléaux” en faisant appel au patron de Tesla, Elon Musk, qu’il a nommé, au côté de Vivek Ramaswamy, un autre homme d’affaires à succès, à la tête du département de “l’efficacité gouvernementale”.
Avec la domination républicaine dans les deux chambres du Congrès, la voie s’annonce, en théorie, libre pour la confirmation des nouvelles nominations, et partant, la concrétisation sans tarder des politiques promises par Donald Trump tant en interne qu’à l’échelle internationale.