"Je voudrais dire que je suis innocent, que ma femme a travaillé avec moi pendant des années comme c’est le cas de centaines de parlementaires dans le passé et en ce moment même. Et je suis convaincu que la justice, même si ça prendra du temps, établira cette innocence", a souligné l’ancien Premier ministre dans un entretien mercredi à "Radio Classique".
"J’ai décidé de résister, je considère que ce calendrier exceptionnel, qui n’est pas celui d’un justiciable normal, me délivre de l’engagement que j’avais pris de ne pas être candidat" en cas de mise en examen, a-t-il rappelé.
"Céder, ça veut dire que désormais ce n’est pas le peuple français qui choisit son président, son programme, ce sont des officines, ce sont des manoeuvres". Mais "je ne refuse aucune institution. Je suis allé, contrairement à Marine Le Pen, à la convocation des juges, je respecte la justice. Je ne dis pas que les juges ont un calendrier politique, je dis que la justice est instrumentalisée", a-t-il affirmé.
Le candidat du parti Les Républicains, qui a refusé de répondre aux questions des juges lors de son audition mardi, se contentant d’une déclaration, a reconnu avoir envisagé de renoncer à la course à l’Elysée en cas de mise une forte en examen.
"Bien sûr que j’ai envisagé de renoncer. Plusieurs fois. Je ne suis pas une tête brûlée, je ne veux pas que les valeurs que je porte et que ma famille politique puissent en être handicapées. Je veux qu’on gagne cette élection", a-t-il dit, soulignant qu’il y a une mobilisation très forte des électeurs de la droite et du centre qui ne veulent pas voir l’élection volée.
François Fillon, a été mis en examen mardi par les juges d’instruction du pôle financier pour "détournement de fonds publics", "complicité et recel d’abus de biens sociaux" et "manquements aux obligations de déclaration à la Haute autorité sur la transparence de la vie publique".
Il avait fait savoir qu’une mise en examen ne remettrait pas en cause sa candidature à l’élection présidentielle.