Présidentielle au Salvador: les bureaux ferment, résultat attendu sous peu
Les Salvadoriens ont voté dimanche pour élire leur sixième président depuis la fin, en 1992, de la guerre civile qui a ensanglanté leur pays pendant 12 ans, et les résultats de ce premier tour étaient attendus rapidement.
Les trois principaux candidats se sont déclarés satisfaits des conditions dans lesquelles se sont déroulées les opérations de vote, qui devraient se solder par une participation d’environ 60%, conforme à la moyenne, selon le candidat du parti du président sortant.
Un peu plus de 5,2 millions d’électeurs étaient appelés aux urnes, et les résultats devraient être connus dans la soirée de dimanche, selon le président du Tribunal suprême électoral Julio Olivo.
L’élection présidentielle s’est déroulée dans le calme et dans l’ambiance de fête habituelle dans de telles circonstances au Salvador.
Le dépouillement a commencé en présence de milliers d’observateurs des partis ainsi que de l’Union européenne et de l’Organisation des Etats américains (OEA). Le ministre de la Justice Mauricio Ramirez a fait état de seulement six personnes interpellées pour des soupçons de fraude ou d’autres infractions à la loi électorale.
Dans deux quartiers populaires de la capitale, Mejicanos et Ayutuxtepeque, où les graffitis sur les murs témoignent de la présence des gangs criminels, de jeunes électeurs ont exprimé leur désir de pouvoir enfin vivre en sécurité.
"Honnêtement, ça fait peur d’aller dans la rue tout seul. On ne sait jamais ce qui peut vous arriver. C’est pourquoi je pense que, quel que soit le vainqueur de l’élection, il devra s’occuper de nous, les jeunes, pour que nous ayons plus de sécurité face à toute cette violence", a expliqué à l’AFP Gabriela Solórzano, 19 ans.
"Il faut que cela s’améliore. Je veux pouvoir aller dans la rue sans penser que l’on peut me tuer uniquement parce que je suis dans un endroit où on ne me connaît pas", a renchéri Rafael Vides, 23 ans.
Selon les derniers sondages autorisés, deux semaines avant le scrutin, l’ancien maire de San Salvador Nayib Bukele, 37 ans, fait la course en tête sous la bannière du parti conservateur Grande alliance pour l’unité (Gana). Il est talonné par le richissime homme d’affaires Carlos Calleja, 42 ans, le poulain du parti de droite Alliance républicaine nationaliste (Arena), majoritaire au Parlement.
Le président sortant Salvador Sanchez Ceren risque de voir perdre son dauphin. Candidat du parti de gauche Front Farabundo Martí pour la libération nationale (FMLN), l’ancien ministre des Affaires étrangères Hugo Martinez est relégué à une humiliante troisième place, après une décennie passée au pouvoir par l’ancienne guérilla.