Pérou : l’ex-président Martin Vizcarra incarcéré pour corruption, le 4ème ancien chef d’État derrière les barreaux
Un juge de Lima a ordonné, mercredi, la détention préventive pour cinq mois de Martin Vizcarra, qui a dirigé le pays de 2018 à 2020, dans le cadre d’accusations de corruption liées à son mandat de gouverneur régional avant son arrivée à la présidence.
Vizcarra, élu vice-président en 2016, avait accédé à la magistrature suprême en mars 2018, à la suite de la démission forcée de son prédécesseur Pedro Pablo Kuczynski, emporté lui aussi par un scandale de corruption.
Il a gouverné jusqu’en novembre 2020, avant d’être destitué par le Congrès.
L’ancien chef de l’État rejette fermement les accusations, qui portent sur des irrégularités présumées dans l’attribution de contrats pour la construction d’un hôpital, alors qu’il était gouverneur de la province de Moquegua, une région du sud du pays.
Le tribunal a estimé que Vizcarra représentait un risque de fuite, soulignant l’absence de liens familiaux ou professionnels directs et un comportement jugé « douteux ».
Bien qu’il soit actuellement assigné à résidence, le magistrat a ordonné son transfert en détention provisoire pour la durée de l’enquête.
L’ancienne figure centriste pourrait être incarcérée dans la « prison présidentielle » de Barbadillo, déjà saturée.
Cette installation, construite pour accueillir d’anciens chefs d’État, abrite déjà les anciens présidents Alejandro Toledo, condamné pour avoir perçu des millions de dollars de pots-de-vin dans le cadre du scandale Odebrecht, Ollanta Humala, reconnu coupable de blanchiment d’argent et Pedro Castillo, arrêté en décembre 2022 après sa tentative avortée de dissolution du Parlement et de perpétrer un coup d’État.
Depuis le début des années 2000, plusieurs présidents péruviens ont vu leur carrière s’achever devant les tribunaux.
Malgré son interdiction de briguer toute fonction publique, Vizcarra conservait une certaine popularité et avait exprimé son intention de se présenter à la présidentielle de 2026.
