Brésil : Lula conteste la primauté du dollar dans le commerce mondial
Le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva a indiqué lundi qu’« aucune instance internationale n’a jamais décidé que le dollar devait être la monnaie de référence mondiale », appelant à libérer progressivement les échanges commerciaux de cette dépendance.
« Cela se fera pas à pas, jusqu’à ce que ce soit consolidé », a-t-il déclaré à la presse.
Cette prise de position intervient alors que le président américain Donald Trump a menacé, dimanche, d’imposer une taxe additionnelle de 10 % aux pays qu’il considère alignés sur les « politiques antiaméricaines » du bloc des onze grandes économies émergentes, qui inclut notamment le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud.
Plus tôt cette année, le dirigeant républicain avait déjà brandi la menace de droits de douane de 100 % si le groupe lançait une monnaie commune.
Pour Lula, « le monde doit trouver un moyen de commercer sans nécessairement passer par le dollar ». « Avec les États-Unis, bien sûr, on utilise le dollar. Mais avec l’Argentine, la Chine ou l’Inde, ce n’est pas indispensable. Et avec l’Europe, on peut le faire en euros », a-t-il dit.
L’idée d’une devise propre aux BRICS reste toutefois contestée au sein même du bloc : l’Inde y demeure réticente, tandis que la Russie la soutient fermement.
Dilma Rousseff, ex-présidente brésilienne et actuelle dirigeante de la Nouvelle banque de développement des BRICS, a d’ailleurs pris fait et cause pour Moscou. Son mandat à la tête de l’institution a été prolongé en juillet sur proposition de Vladimir Poutine.
Les médias brésiliens rapportent les propos de la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, qui a indiqué lundi que Donald Trump suivait « de très près » les travaux du sommet de Rio, convaincu que les pays du bloc « cherchent à miner les intérêts des États-Unis ».
Elle a ajouté que le président américain entendait « prendre toutes les mesures nécessaires pour empêcher les pays de profiter des États-Unis et de notre peuple ».
