Forum International sur la Paix et la Sécurité en Afrique : « Face aux défis sécuritaires, nos Etats doivent rester forts » (Macky Sall)

Face aux défis sécuritaires, "nos Etats doivent rester forts et résilients dans leur capacité de dissuasion, de prévention et de réaction", a souiligné, lundi à Diamniadio (près de 30 km de Dakar), le président sénégalais Macky Sall.

"Quand l’Etat est affaibli, il perd sa fonction protectrice, la confiance de ses populations et celle de ses partenaires. Les forces du mal qui attentent à la vie prospèrent là ou l’Etat est fragilisé, pour ne pas dire défaillant", a-t-il dit dans son discours prononcé à l’ouverture du 5è forum International de Dakar sur la Paix et la Sécurité en Afrique (5-6 novembre), marquée par la présence du président gambien Adama Barrow, de la ministre française des Armées, Florence Parly et de l’ancien président du Burundi, Pierre Buyoya, également Haut-représentant de l’Union africaine pour le Mali et le Sahel.

"Seul l’Etat peut être garant de l’ordre et de la protection des personnes et des biens", a souligné Macky Sall, relevant que l’Etat doit se donner les moyens d’assumer pleinement ses missions régaliennes, en particulier la paix, la sécurité et la stabilité.

"Nous devons aussi poursuivre le combat par l’éducation et la formation", a-t-il poursuivi, plaidant pour la mobilisation des financements nécessaires pour l’accomplissement de cette mission de service public.

Par ailleurs, le chef de l’Etat sénégalais a invité à faire du Forum de Dakar pour la paix et la sécurité en Afrique une plateforme pour remettre en cause la raison d’être des forces de maintien de la paix.

Pour le cas du Mali, a poursuivi Macky Sall, où l’ONU compte pas moins de 10.000 hommes, il est "inconcevable" que les pays du Sahel continuent de faire l’objet de menaces avec une telle force dissuasive et d’intervention.

Selon le chef de l’Etat sénégalais, le Forum de Dakar devrait donner des orientations dans le sens de changer les paradigmes dans la lutte contre les forces du mal.

"Ce Forum gagnerait à nous donner des orientations, des indications qui nous permettraient d’avancer", a affirmé le président Sall.

De son côté, la ministre française des Armées, Florence Parly a indiqué que sécurité et développement sont deux faces d’une même pièce, dont l’objectif ultime est de créer les conditions pour une paix durable. "Le plus dur est de conquérir la paix. Cette conquête nous la mènerons ensemble. Et encore une fois, ce forum apportera la solution (…) Et sans un cadre stable, les conditions d’un meilleur développement ne peuvent être réunies", a-t-elle souligné, ajoutant que cela passe, entre autres, par des institutions qui doivent être justes et équitables pour être respectées, un État qui doit être partout et par la liberté de penser, de se mouvoir et d’entreprendre.

"La paix de l’Afrique appartient à l’Afrique", a-t-elle martelé, relevant que seul un multilatéralisme fort permet une réponse durable et efficace aux différentes crises.

Placée sous le thème  »Paix et Sécurité en Afrique : enjeux de stabilité et de développement durables", cette édition est marquée, pour la première fois, par l’introduction d’un thème relatif aux droits humains dans le programme de la manifestation.

Le Forum, organisé par le ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur avec la collaboration scientifique du Centre des hautes études de défense et de sécurité (CHEDS) du Sénégal et de la Compagnie européenne d’intelligence stratégique (CEIS), est l’occasion pour mettre en exergue "les liens interdépendants et indissociables entre paix et sécurité, développement et droits de l’homme, trois piliers qui fondent autant qu’ils aiguillonnent l’action et l’engagement du Sénégal au plan international".

Plus de 600 participants représentant les autorités politiques, le corps diplomatique, des services de défense et de sécurité, des universitaires ainsi que des membres de la société civile et des collectivités locales, prennent part au Forum de Dakar.

Le programme prévoit trois séances plénières, assorties chacune de trois ateliers et d’une conférence.

Les séances plénières porteront sur les thèmes "Droits, justice et libertés face aux enjeux sécuritaires", "Enjeux de l’opérationnalisation du lien entre développement et sécurité durables" et "Perspectives de coopérations internationales dans la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent".

Des conférences au programme du Forum se pencheront sur les thèmes suivants : "Systèmes judiciaires et sécurité : Quelles coopérations régionales et internationales ?", "Sécurité et développement en Afrique : quelles coopérations pour une paix durable" et "Réforme de l’Union Africaine (UA) et partenariats multilatéraux : comment faire évoluer les appuis aux opérations de paix africaines ?".

Le Maroc est représenté à ce conclave par une délégation comprenant, notamment, l’ambassadeur du Maroc à Dakar, Taleb Barrada et l’attaché militaire près l’ambassade du Royaume au Sénégal, outre les experts de l’OCP Policy Center, Mohammed Loulichki, Abdelhak Bassou et El Mostafa Rezrazi.

Le Forum de Dakar sur la Paix et la Sécurité en Afrique est né, rappelle-t-on, de la volonté des chefs d’Etat et de gouvernement africains, réunis au Sommet de l’Elysée en décembre 2013.

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