Par son timing, le sommet du Bahreïn se tient dans une conjoncture régionale et internationale complexe, face à laquelle les États membres de la Ligue arabe n’ont d’autre choix que de resserrer les rangs et d’agir, ensemble, sur les différents dossiers.
Si l’évolution de la situation au Liban, au Yémen, en Libye, au Soudan et en Somalie trouve logiquement sa place dans l’ordre du jour du sommet, la question palestinienne devra sans conteste dominer les débats. Tant et si bien que la gravité de l’étape que traverse le peuple palestinien exige l’adoption d’une position arabe unifiée en faveur de l’établissement de son État indépendant conformément aux résolutions de la légalité internationale.
De l’avis des observateurs, il est temps d’adopter une position ferme face à l’escalade des tensions dans les territoires palestiniens et de procéder à une réévaluation des initiatives de paix, restées jusqu’ici lettre morte.
Pour l’expert en relations internationales, Nabil Nejmeddine, le sommet de Manama revêt une importance toute particulière au regard de la donne régionale marquée par de multiples tensions, avec à leur tête la guerre à Gaza dont le risque d’extension n’est pas exclu.
« Tous les efforts et les bons offices menés pour un cessez-le-feu n’ont guère permis une désescalade, alors que les populations palestiniennes continuent à payer cher le prix de la poursuite des hostilités », a-t-il déploré dans des déclarations à la MAP.
D’autres dossiers non moins importants sont à l’ordre du jour du sommet arabe, au premier rang desquels figure la crise en mer rouge, un passage maritime stratégique pour le commerce mondial et l’approvisionnement en hydrocarbures liquides, a-t-il fait observer.
Devant une telle donne, les chefs d’État arabes se doivent d’élaborer de nouvelles visions pour revigorer l’action arabe commune et transcender avec la fermenté requise les grands dangers qui guettent la région.
Côté économie, le sommet du Bahreïn discutera des efforts de modernisation économique dans les pays arabes dans l’optique d’une exploitation rationnelle de leurs ressources et capacités, de sorte à tirer parti des avancées technologiques et de garantir la sécurité alimentaire.
C’est dans ce même esprit que les dirigeants arabes auront à examiner les moyens de promouvoir le commerce inter-régional, toujours en-deça des attentes en comparaison avec d’autres blocs régionaux.
D’après des données de l’Union des chambres arabes de commerce, le commerce interarabe ne représente que 10% de l’ensemble des échanges commerciaux des pays arabes, d’une valeur totale estimée à 700 milliards de dollars.
Sous cet angle, l’Union souligne qu’il est impératif d’œuvrer à intensifier les échanges commerciaux interarabes tout en veillant à établir avec clarté les normes à respecter en la matière et à mettre en place un système régional intégré de transport et de logistique.