Guerre Hamas/Israël: le CFCM dénonce une « hiérarchisation entre les victimes civiles »
Le Conseil Français du Culte Musulman (CFCM) déplore que « des hommes et des femmes de divers horizons puissent défendre, notamment dans les médias de notre pays (France), la hiérarchisation entre les victimes civiles » palestiniennes et israéliennes.
« Leurs arguments nous rappellent ceux déjà utilisés dans des contextes sombres de l’histoire de l’humanité. Cette idée absurde, par laquelle ses promoteurs tentent de justifier les crimes commis contre des civils dont des enfants, est en rupture totale avec tous les principes et valeurs qui fondent notre pacte républicain, dont fait partie l’égale dignité des Hommes », écrit le CFCM dans un communiqué.
« Les palestiniens de Gaza sont soumis à des bombardements incessants depuis des semaines faisant plus de 8500 victimes et des milliers de blessés parmi les civils en majorité des enfants et des femmes. Ces populations souffrent terriblement au su et au vu de la communauté internationale incapable d’imposer un cessez-le-feu ou de les protéger », indique l’institution dans son communiqué.
En outre, le CFCM « déplore vivement qu’un membre du Conseil d’État puisse affirmer sur Cnews que les musulmans de France qui sont selon lui dix fois plus nombreux que les juifs de France, ont accès aux armes à feux et aux explosifs par la nature de leurs postes de travail ; et que si un mot d’ordre leur est donné pour tuer des juifs, il y’aurait en France des attentats tous les jours et visant une « minorité musulmane qui est agissante ».
« S’il y avait un mot d’ordre pour tuer des Juifs, il pourrait y avoir un attentat tous les jours », avait déclaré Me Klarsfeld.
Le CFCM condamne « ce type de déclaration choquante et injustifiable (qui) ne peut qu’exposer les musulmans de France à la haine, et conduire à des tensions et des divisions au sein de notre société ».
Le député de La France insoumise, Thomas Portes, a annoncé sur X (ex-Twitter) avoir saisi l’Autorité de régulation de l’audiovisuel et du numérique (Arcom) après les propos de Arno Klarsfeld. L’Arcom avait déjà été saisie au sujet des propos de Caroline Fourest.
Mme Fourest avait expliqué sur BFMTV qu’ »on ne peut pas comparer le fait d’avoir tué des enfants délibérément en attaquant comme l’a fait le Hamas, et le fait de tuer des enfants involontairement comme le fait Israël ».
Le CFCM regrette également que la préfecture de police de Paris ait décidé d’interdire plusieurs rassemblements pro-palestiniens, rappelant que les défilés « de groupes d’ultradroite » sont autorisés.
« Il est difficile pour les citoyens que nous sommes de comprendre la pertinence de ces décisions qui peuvent exacerber un sentiment de deux poids-deux mesures et ses conséquences », a écrit le CFCM.