Il s’agit du chiffre le plus bas jamais annoncé par les syndicats depuis le début du mouvement de contestation le 19 janvier dernier. L’estimation la plus basse remontait au 11 mars, avec un million de manifestants dans le pays, alors que lors de la journée du 1er-Mai, la Confédération générale du travail (CGT) avait fait état de 2,3 millions de manifestants sur l’ensemble du territoire.
De son côté, le ministère de l’Intérieur a indiqué avoir comptabilisé 281.000 manifestants sur la totalité du territoire.
Dans la capitale, la CGT a revendiqué quelque 300.000 manifestants, contre 31.000, selon le comptage de la préfecture de police.
Par ailleurs, la police a annoncé l’interpellation de 28 personnes en marge du cortège parisien, marqué par des tensions sporadiques entre manifestants et forces de l’ordre.
Plus tôt dans la journée, des opérations « coup de poing » ont été menées par des syndicalistes qui ont occupé le siège des Jeux olympiques Paris 2024 à Aubervilliers (région parisienne) et coupé le courant électrique dans une large zone d’Issy-les-Moulineaux, en banlieue de Paris, qui abrite des sièges de médias et entreprises du numérique, afin de contester cette réforme.
A Nantes (ouest), où des tensions par intermittence ont émaillé le cortège des opposés à la réforme des retraites, les forces de l’ordre ont eu recours au gaz lacrymogène et aux canons à eau pour disperser la manifestation en milieu de journée, alors qu’un manifestant a été blessé aux jambes et aux bras.
A Rennes (nord-ouest), où quelque 10.000 personnes sont descendues dans la rue pour demander le retrait de la réforme des retraites, des tensions se sont produites à la fin de la manifestation et les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogène afin d’évacuer les derniers manifestants, selon la presse.
Quelque 250 rassemblements étaient prévus dans les quatre coins de la France pour cette journée d’action et de manifestations, qui intervient à deux jours de l’examen à l’Assemblée nationale d’une proposition de loi du groupe Liot (Libertés, indépendants, outre-mer et territoires) visant à abroger le report de l’âge de départ à la retraite à 64 ans.
En ce sens, la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, a demandé, dans la matinée, au gouvernement de respecter « la démocratie » en laissant les députés voter le 8 juin ce texte.
Elle a appelé la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, à ne pas empêcher le vote en invoquant l’article 40 de la Constitution. « Elle doit laisser les députés voter, c’est la moindre des choses de laisser les députés s’exprimer sur une réforme de cette ampleur », a-t-elle dit sur la chaîne Bfmtv.
L’intersyndicale a annoncé une réunion, mardi prochain, pour examiner les mesures à prendre pour poursuivre la mobilisation contre cette réforme, promulguée à la mi-avril dernier.