Passagère tuée : le « Uber chinois » assume sa « responsabilité »

Au lendemain du meurtre d’une usagère de la plateforme VTC chinoise, la compagnie a reconnu sa responsabilité. Le conducteur avait été signalé la veille.

Le géant chinois du VTC, Didi Chuxing, a expliqué, ce samedi 25 août, assumer sa « responsabilité » au lendemain du viol et du meurtre en Chine d’une passagère, qui aurait été tuée par un chauffeur pourtant signalé comme dangereux. Une autre cliente était morte en mai dans des circonstances similaires. L’entreprise avait alors été critiquée pour son laxisme supposé en matière de sécurité et avait renforcé sa réglementation. « Nous avons une responsabilité et nous nous sentons coupables. En tant que plateforme, nous avons trahi la confiance du public », a réagi la compagnie dans un communiqué.

La jeune femme de 20 ans était montée vers 13 heures vendredi à bord de la voiture d’un chauffeur utilisant Didi Chuxing, avant d’envoyer à des amis un message appelant au secours, a indiqué samedi la police de la ville de Wenzhou (Est) où s’est déroulé le drame. Le chauffeur, un homme âgé de 27 ans, a été interpellé et est suspecté d’avoir violé puis tué la passagère. « Le cadavre de la victime a été retrouvé, et une enquête criminelle est en cours », a précisé la police.

Indignation des utilisateurs

Didi Chuxing est de très loin la principale application de réservation de véhicules avec chauffeur (VTC) en Chine, d’où son surnom de « Uber chinois ». L’entreprise a révélé samedi avoir reçu la veille même du meurtre un signalement d’une précédente passagère dénonçant le conducteur incriminé. Celui-ci l’aurait conduite dans une zone isolée, puis l’aurait suivie en voiture après sa descente du véhicule.

« Notre service client n’a pas tenu sa promesse de lui répondre dans un délai de deux heures. Nous n’avons pas non plus enquêté suffisamment rapidement sur ce signalement. Peu importe la raison, nous assumons une indéniable responsabilité », a concédé l’entreprise. « Nous réitérons nos excuses à la famille de la victime et au grand public. »

Après la première affaire en mai, où une hôtesse de l’air de 21 ans avait été sauvagement tuée par un chauffeur, Didi Chuxing avait renforcé ses règles d’utilisation. Mais le nouveau meurtre a provoqué samedi un immense tollé en Chine sur internet.

« Comment un chauffeur faisant l’objet d’un signalement peut-il encore prendre des courses ? » s’est interrogé un utilisateur du réseau social Weibo. « Retirez-vous du marché ! Je n’ai pas envie de voir vos prochaines excuses », s’indignait un autre, au diapason de la tonalité générale des commentaires.

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