Organisé par l’INTERPOL, le Département de la Sécurité intérieure des États-Unis (DHS), l’Agence du Département de la Défense des États-Unis pour la réduction des menaces (DTRA) et le FBI, en partenariat avec la Direction Générale de la Sûreté Nationale (DGSN) et le Partenariat mondial du G7 contre la prolifération des armes de destruction massive et des matières connexes, cet événement de trois jours réunit des représentants des services chargés de l’application de la loi, des gouvernements, des organisations internationales et régionales, des universités, de la communauté scientifique et du secteur industriel.
« Ce Congrès est organisé à un moment où le monde connait de nombreux changements et fait face à des défis et des menaces à la sécurité de nos pays, notamment la menace terroriste, qui a fait de nombreuses victimes et a causé d’énormes dégâts dans plusieurs pays, et qui bénéficie de la technologie moderne et cherche constamment à se procurer des armes de destruction massive », a souligné M. Mohamed Dkhissi, Directeur central de la police judiciaire et directeur d’Interpol au Maroc, dans une allocution à l’ouverture des travaux de ce congrès, qui se poursuit jusqu’au 27 octobre.
Cette menace reste fortement présente, étant donné que les matières nucléaires, radiologiques, biologiques et chimiques sont à la portée des groupes terroristes, qui cherchent à s’imposer et à mettre en œuvre leurs projets criminels, que ce soit sur le plan psychologique, social ou économique, et menacent la sécurité des pays et des citoyens, et les déstabilisent même sans mener leurs actes de sabotage, a-t-il relevé.
Dans ce cadre, M. Dkhissi a rappelé l’approche globale et multidimensionnelle adoptée par le Maroc pour lutter contre le terrorisme et l’extrémisme, faisant savoir que l’engagement du Royaume s’est traduit par la ratification d’une série de conventions internationales contraignantes et non contraignantes, tout en mettant en place un cadre juridique et législatif avancé pour relever les défis posés par le phénomène terroriste.
« Dans cette optique, le Royaume œuvre, en partenariat avec les experts internationaux, à accroître ses capacités de prévention et de réduction des risques nucléaires, radiologiques, biologiques et chimiques, notamment ceux liés aux actes criminels, rendant la stratégie nationale en matière de lutte terrorisme en adéquation avec les menaces émergentes », a-t-il souligné.
Pour sa part, le Directeur de l’Antiterrorisme à l’INTERPOL, M. Greg Hinds, a indiqué que ce congrès, le premier à se tenir en dehors du siège du Secrétariat général d’INTERPOL à Lyon, est « unique en ce sens qu’il rassemble une grande diversité de compétences, d’approches et d’expériences pour proposer des solutions pratiques dans le domaine de la sécurité chimique ».
Faisant savoir que l’impact dévastateur des armes chimiques et des explosifs utilisés dans le terrorisme est bien connu pour ses effets destructeurs et à long terme, M. Hinds a relevé que la sécurité chimique est présente tout au long de la chaîne d’approvisionnement des produits chimiques, depuis le développement, la production, le transport et le stockage des produits chimiques jusqu’à leur utilisation et leur élimination.
« L’identification des vulnérabilités dans les chaînes d’approvisionnement des précurseurs et composants chimiques, et l’établissement de meilleures pratiques pour résoudre ces problèmes nous permettront d’anticiper et de prévenir l’utilisation abusive des précurseurs chimiques, sauvant ainsi des vies et rendant le monde plus sûr », a-t-il expliqué.
Dans ce sens, M. Hinds a appelé à la fédération des efforts des forces de l’ordre et de leurs partenaires pour lutter contre l’utilisation de précurseurs chimiques d’explosifs et d’armes chimiques.
Lors de la cérémonie d’ouverture, il a été procédé au lancement d’une vidéo de sensibilisation créée par INTERPOL en faveur de la communauté internationale, montrant l’importance d’identifier, d’examiner et de prévenir les vulnérabilités dans la chaîne d’approvisionnement en produits chimiques, et soulignant la nécessité d’une coopération multi-agences pour partager les connaissances et l’expertise, et identifier des solutions.
Le Congrès mondial, un réseau international d’experts, offre un espace de réflexion permettant de trouver des solutions concrètes pour mieux détecter, prévenir et empêcher l’acquisition ou l’utilisation de matières chimiques et d’explosifs à des fins criminelles.
Ses membres, des praticiens de la sûreté chimique, partagent les bonnes pratiques et cherchent des moyens innovants pour contrer ce type de menace. La collaboration, qui est l’essence même du réseau, favorise les discussions et les activités conjointes dans différents domaines d’expertise.
Les tables rondes et les exposés mettent en lumière les défis et problèmes mondiaux, et ils donnent aux participants la possibilité de partager les expériences, ainsi que d’élaborer des méthodes en matière de sûreté chimique aux niveaux national, régional et international.