Récents limogeages dans l’armée en Algérie : une « alternance » normale (organe officiel)
Une récente vague de limogeages dans la haute hiérarchie militaire en Algérie a pour seule origine « l’alternance » habituelle, et les promus ont été choisis pour « leur compétence » et leur « mérite », souligne jeudi le mensuel El Djeich, organe officiel de l’armée algérienne.
Depuis début juillet, le chef de l’Etat a mis fin aux importantes fonctions d’une dizaine de généraux, remaniant la haute hiérarchie militaire et suscitant de nombreuses questions.
Parmi ces généraux figurent notamment le Commandant des Forces terrestres (chef de l’Armée de Terre), celui de la Gendarmerie, le chef de la Direction centrale de la Sécurité de l’Armée (DCSA, renseignements), le Contrôleur général de l’Armée (CPA) ainsi que les chefs de trois des six régions militaires du pays.
"Les dernières nominations viennent consacrer le principe de l’alternance aux postes de responsabilités, sur la base des critères de la compétence et du mérite", assure El-Djeich dans son numéro de septembre, semblant vouloir couper court aux spéculations.
Le mensuel de l’institution y voit "une tradition ancrée dans les rangs de l’ANP" (Armée nationale populaire, nom de l’armée algérienne).
Ces limogeages de hauts-gradés de l’armée – longtemps considérée "faiseuse de rois" en Algérie – ont suscité de nombreuses questions à huit mois de la présidentielle de 2019, marquée par l’incertitude autour de la candidature à un 5e mandat du président Bouteflika, 81 ans et affaibli.
Ces mises à la retraite viennent "nourrir les spéculations en tous genres (…) tant la frontière entre le champ politique et militaire est poreuse", estimait récemment le quotidien francophone El Watan, soulignant qu’en "Algérie, la nomination ou le limogeage d’un haut gradé de l’armée est un fait politique majeur".
Fin juin, le président Bouteflika avait déjà démis de ses fonctions le puissant chef de la police Abdelghani Hamel, un ancien militaire qui occupait le poste depuis 2010.
Le chef de l’Etat a déjà néanmoins procédé à plusieurs vagues de changements au sein de la puissante hiérarchie militaire: en 2000, quelques mois après son arrivée à la tête du pays, adoubé par l’armée, puis en 2004 et 2005, puis en 2015, après ses réélections successives.