Dans une note rendue publique sur son site web, l’agence de notation a précisé que « les banques sont fortement exposées au gouvernement (note souveraine), dont les perspectives sont également négatives ».
La note a expliqué que les pressions inflationnistes, exacerbées par l’impact du conflit militaire en Ukraine et l’éventuelle dépréciation de la monnaie locale, si les discussions sur un troisième plan de sauvetage du FMI pour le pays échouent, aggraveront les problèmes de crédits des banques, augmenteront les pénuries de liquidités et risqueront d’éroder leur rentabilité.
D’après Badis Shubailat, analyste chez Moody’s, « la fragile reprise économique de la Tunisie après une forte récession causée par le coronavirus en 2020, les déficits budgétaires et courants persistants et l’incapacité d’accéder aux marchés internationaux des capitaux, pèseront sur les profils de solvabilité et de liquidité des banques au cours des 12 à 18 prochains mois.
Pour Moody’s, « la capacité du gouvernement à soutenir les banques en difficulté s’affaiblit ».
« De nouveaux retards dans la mise en place d’un nouveau programme du FMI éroderaient les réserves de change par le biais de prélèvements pour les paiements du service de la dette, exacerbant les risques de balance des paiements », poursuit la même source.
En octobre dernier, l’agence de notation Moody’s avait abaissé la note souveraine de la Tunisie de « B3 » à « Caa1 » avec une perspective négative.