Macron et Guterres ouvrent un forum de l’ONU destiné à faire progresser les droits des femmes
Cet évènement, qui se tient sous format hybride en présentiel et en ligne, est le rassemblement féministe mondial le plus important depuis la quatrième Conférence mondiale de l’ONU sur les femmes, qui s’est tenue à Pékin en 1995.
Organisé par ONU femmes, en partenariat avec les jeunes et la société civile, ce Forum a vocation à redonner une impulsion décisive à l’agenda de l’égalité entre les femmes et les hommes sur les objectifs communs en faveur des droits des femmes et dans un contexte d’augmentation des inégalités, accentuées par la pandémie, et de recul des droits des femmes à l’échelle mondiale.
Lors de la cérémonie d’ouverture officielle du Forum, le Président français et le secrétaire général de l’ONU ont fait part de leurs inquiétudes d’un recul des droits des femmes dans le monde.
Face aux « forces patriarcales » qui « veulent reprendre le pouvoir dans une internationale du conservatisme, et remettre en cause des décennies d’acquis », Emmanuel Macron a souligné la nécessité d’opposer « un universalisme concret » pour agir.
« C’est une bataille idéologique contre les forces conservatrices qui se développent un peu partout dans le monde et qui sont en train de remettre en cause l’acquis de (la conférence de) Pékin », a renchéri Antonio Guterres, en évoquant la précédente conférence de l’ONU sur le sujet, il y a 26 ans.
« Il y a encore dans le monde énormément de lois discriminatoires, il faut les abroger », a-t-il demandé, en critiquant « une culture qui reste largement patriarcale ».
Il a dénoncé en particulier les biais sexistes de la société digitale et de l’intelligence artificielle, une industrie majoritairement masculine.
Par visioconférence, la vice-présidente américaine Kamala Harris a aussi déclaré que « pour défendre la démocratie, nous devons lutter pour l’égalité hommes-femmes ».
Tous ont aussi souligné que la pandémie avait particulièrement impacté les femmes et contribué à un recul de leurs droits, qu’il s’agisse de la déscolarisation des filles, d’une augmentation du nombre de femmes tombées dans la pauvreté ou des violences dans le foyer au moment des confinements.
Le forum Génération Egalité de l’ONU, dont les travaux s’étaleront sur trois jours, doit lancer « une série d’actions concrètes, ambitieuses et transformatrices pour réaliser des progrès immédiats et irréversibles en faveur de l’égalité hommes-femmes ».
Cet évènement doit déboucher sur un « plan mondial d’accélération » vers l’égalité, autour de plusieurs thématiques comme les violences envers les femmes, le droit à disposer de son corps, ou encore l’égalité économique.
L’augmentation de l’aide au développement et des financements spécifiques dévolus à l’égalité de genre constitue l’un des enjeux de la conférence.