Cinq personnes parmi lesquelles un dirigeant présumé de la branche locale du groupe jihadiste Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), soupçonnées d’avoir planifié des opérations « terroristes » en Tunisie, ont été arrêtées, a indiqué vendredi à l’AFP le porte-parole du Parquet Mohsen Dali.
« Deux éléments dangereux recherchés par la justice, dont l’un est un dirigeant d’Al-Qaïda », ont été localisés et arrêtés à Tunis, a précisé M. Dali.
Trois autres personnes accusées d’avoir fourni un appui matériel et logistique pour organiser des actes « terroristes », ont également été arrêtées, a-t-il ajouté, sans pouvoir préciser le type d’opération qu’ils sont soupçonnés d’avoir planifié.
Ces cinq personnes sont toutes de nationalité tunisienne, a encore indiqué M. Dali.
Ces arrestations interviennent quelques jours après le limogeage du ministre de l’Intérieur, Taoufik Charfeddine, un proche du président Kais Saied, qui s’est vu reprocher d’avoir voulu effectuer des changements à la tête de certains services de sécurité sans en informer le chef du gouvernement.
Dans un communiqué publié sur son site, le ministère de l’Intérieur a indiqué que le dirigeant présumé d’Aqmi interpellé, qualifié de « très dangereux », était visé par plusieurs bulletins de recherches.
Il a déjà effectué « des missions » à l’étranger dans une zone de tension où opèrent des groupes jihadistes, a ajouté le ministère sans préciser la zone.
Selon les premiers éléments de l’enquête, il se concertait avec des dirigeants des membres de la phalange Okba Ibn Nafaa pour « planifier l’exécution d’opérations terroristes en Tunisie ».
Une arme de type kalachnikov et des munitions ont été saisies lors de l’arrestation de ce suspect, selon la même source.
La phalange Okba Ibn Nafaa, dont le fief se situe dans les massifs montagneux frontaliers de l’Algérie, est une branche locale d’Al-Qaïda au Maghreb islamique. Ce groupe a notamment mené en 2014 l’attaque du mont Chaambi, pire attentat contre l’armée (15 soldats tués) et point de départ d’une série noire.
La Tunisie a été confrontée après sa révolution en 2011 à un essor de la mouvance jihadiste, responsable de la mort de plusieurs dizaines de soldats et de policiers, mais aussi de civils et de touristes étrangers.