Et de six ! Marseille a quitté la scène européenne sur une énième défaite mercredi mais il a prouvé samedi qu’il était chez lui en Ligue 1 en battant Monaco 2-1 pour un sixième succès d’affilée qui légitime ses ambitions en championnat.
Même les supporters de l’OM ont fait passer le message avec cette banderole déployée dans le vide du Vélodrome: « Maintenant que le calvaire européen est terminé, place à la Ligue 1. Enfoncez-les ».
Les choses sont désormais claires: pour l’OM, c’est tout pour la L1 et ça fonctionne bien. Cette sixième victoire de suite lui vaut de s’installer provisoirement à la 2e place du classement, à une longueur du Paris SG.
L’équipe d’André Villas-Boas, qui compte en prime deux matches en retard, a donc systématiquement gagné cette saison après ses matches en Ligue des Champions et a réussi à ne pas laisser ses difficultés européennes parasiter son parcours en championnat.
« C’est une victoire très, très importante pour nous avec en plus ce week-end des matches entre le PSG et Lyon et entre Montpellier et Lille. Je suis très, très content », a déclaré le technicien portugais, suspendu samedi, à l’issue de ce succès tout de même acquis au prix d’une fin de match pénible et passée à défendre.
Mais avant de peiner, l’OM avait joué avec sa confiance retrouvée des dernières semaines et affiché de nouveaux progrès dans le jeu offensif, malgré l’absence de Payet, lui aussi suspendu.
En Ligue 1, l’OM fait payer aux autres ses frustrations européennes et leur inflige ce qu’il a subi à l’étage du dessus. En championnat, les fameuses « erreurs qui se paient cash », ce sont les autres qui les commettent et, le samedi au moins, les attaquants impitoyables portent le maillot blanc.
– Thauvin sanctionné –
Dès la première minute, Monaco a ainsi eu une gigantesque occasion, gâchée par Ben Yedder qui a expédié en virage un ballon facile alors qu’il était seul à bout portant face au but vide.
L’OM, lui, a été chirurgical, profitant de deux pertes de balle adverses pour construire deux jolies actions et prendre le large avant le quart d’heure de jeu.
A la 5e minute, c’est d’abord Thauvin qui a marqué de la tête sur un excellent centre de Benedetto. Sept minutes plus tard, le champion du monde français remboursait l’Argentin avec un nouveau centre parfait, expédié de volée sous la barre de Mannone par « Pipa », buteur retrouvé.
Outre la bonne entente Thauvin-Benedetto, le point commun de ces deux buts aura été la complaisance de la défense monégasque qui, à chaque fois, a rendu à l’OM des ballons simples avant de manquer terriblement d’agressivité.
Marseille maîtrisait alors très tranquillement le match, mais Monaco a tout de même sorti la tête de l’eau dans le dernier quart d’heure de la première période, avec notamment un coup franc très sèchement frappé par Badiashile et brillamment sorti par Mandanda (33e).
Après la pause, les Monégasques ont encore plus poussé et fait souffrir l’OM où Sanson, blessé, avait été remplacé par Gueye. Les Provençaux ont été en difficulté sur les côtés, le traditionnel point faible du milieu en losange, et Villas-Boas les a réorganisés en 4-2-3-1.
C’est finalement Thauvin qui a relancé la partie en commettant une faute dans sa surface sur Ben Yedder, qui a transformé le penalty (2-1, 79e).
« Extrêmement fatigués », selon les mots de leur entraineur, les Marseillais ont fini à l’agonie. Mais ils ont tenu et ils se souviennent que, la saison dernière, c’est là, à la fin de l’automne et au début de l’hiver, qu’ils avaient enchaîné les résultats positifs et décroché leurs rivaux pour aller chercher un billet pour la C1.
« On avait établi un minimum et un maximum de points à prendre pour les quatre derniers matches avant la trêve. On est à trois. Douze c’est très dur, mais huit ou neuf ça serait formidable », a résumé Villas-Boas.