Donald Trump a voté samedi par anticipation en Floride avant d’enchaîner trois meetings à dix jours de la présidentielle, affichant l’espoir de refaire son retard sur Joe Biden qui, de retour sur le terrain, lui a de nouveau reproché sa gestion de la pandémie.
« J’ai voté pour un type appelé Trump », a déclaré le candidat républicain sortant aux journalistes, ajoutant: « C’était un vote très sûr, bien plus sûr que quand vous envoyez votre bulletin par courrier ».
Le président américain agite régulièrement, sans preuve, la menace de fraudes massives concernant le vote par correspondance.
Comme plus de 55 millions d’électeurs qui ont déjà voté de manière anticipée avant le scrutin du 3 novembre, le milliardaire a accompli son devoir citoyen depuis une bibliothèque de West Palm Beach, près de sa propriété de Mar-a-Lago, sa résidence fiscale depuis qu’il a quitté New York, où il s’était fait huer il y a quatre ans au moment de voter.
En Floride, des dizaines de partisans étaient réunis samedi matin pour lui apporter leur soutien.
Donald Trump, qui a repris la campagne avec un rythme effréné depuis sa sortie de l’hôpital où il était resté trois nuits à la suite de son infection au coronavirus, est ensuite arrivé en Caroline du Nord avant de se rendre dans l’Ohio et le Wisconsin, puis dimanche dans le New Hampshire.
« Vous allez être très occupés aujourd’hui, on va vous faire travailler très dur », a lancé le président-candidat, distancé par Joe Biden dans les sondages, aux journalistes avant de quitter le bureau de vote.
Mais malgré la confiance affichée de l’actuel locataire de la Maison Blanche, le coronavirus apparait plus que jamais comme l’une des principales faiblesses de son bilan avec plus de 220.000 morts dans le pays. Les Etats-Unis ont battu vendredi un nouveau record de contaminations sur 24 heures, avec environ 80.000 nouveaux cas détectés.
« C’est ça la présidence Trump », a appuyé le démocrate Joe Biden samedi matin depuis sa Pennsylvanie natale, dont le vote sera particulièrement attendu en novembre, après la victoire surprise de Donald Trump en 2016, une première depuis 1988 pour un républicain dans cet Etat de cols bleus de l’est du pays.
Obama et Sanders
« Hier était la pire journée que nous ayons eue, mais jeudi soir encore, lors du débat, Donald Trump a dit et continue de dire que nous sommes au bout du tunnel, que (le virus) s’en va et que nous allons apprendre à vivre avec. Je lui ai dit que nous n’apprenons pas à vivre avec, mais qu’il nous demande de mourir avec », a-t-il asséné sur une scène décorée de citrouilles de Halloween devant des partisans venus en voiture.
Joe Biden, 77 ans, est souvent la cible des railleries du milliardaire républicain, en raison du rythme beaucoup plus calme de sa campagne et de son respect des recommandations sanitaires, qui le prive de contact avec les foules.
L’ancien homme d’affaires a ainsi promis d’encore accélérer le rythme dans la dernière ligne droite en passant à cinq meetings par jour.
« Comment on peut en faire cinq par jour? Qui d’autre peut en faire cinq par jour? Vous pensez que Joe Biden peut en faire cinq par jour? Je ne pense pas », a-t-il déclaré vendredi soir aux journalistes à bord de l’avion présidentiel Air Force One.
Mais l’ancien vice-président de Barak Obama peut compter sur le soutien de ce dernier, toujours très populaire chez les démocrates, qui tiendra un meeting en format « drive-in » dans un autre Etat-clé, la Floride, qu’il a remporté deux fois, en 2008 et 2012.
Autre grand nom démocrate, le sénateur Bernie Sanders, ancien adversaire de Joe Biden à la primaire et toujours très populaire auprès de l’aile gauche, faisait lui aussi campagne en Pennsylvanie.
« Il nous reste 10 jours, et ça se jouera peut-être sur la Pennsylvanie, et je crois en vous! Je crois en mon Etat », a lancé Joe Biden.
Malgré les sondages, qui donnent toujours huit points d’avance en moyenne au démocrate à l’échelle nationale, Donald Trump se veut toujours aussi optimiste. Le président semble bénéficier d’un léger frémissement en Floride, Etat qu’il ne peut se permettre de perdre s’il veut garder ses chances de rester à la Maison Blanche.