Liban: de l’explosion au port de Beyrouth à la démission du gouvernement

De la gigantesque explosion meurtrière au port de Beyrouth le 4 août à l’annonce par le Premier ministre libanais Hassan Diab de la démission de son gouvernement lundi.

Rappel des principaux événements:

Le mardi 4 août, une double explosion détruit pratiquement le port et dévaste des quartiers entiers de Beyrouth, soufflant les vitres à des kilomètres à la ronde.

Les énormes déflagrations font au moins 160 morts, plus de 6.000 blessés, ainsi que près de 300.000 sans-abri.

Elles auraient été déclenchées par un incendie qui s’est déclaré dans un entrepôt abritant depuis six ans quelque 2.750 tonnes de nitrate d’ammonium, une substance chimique dangereuse dont les autorités connaissaient l’existence.

Beyrouth est déclarée « ville sinistrée » et le président Michel Aoun déplore « une catastrophe majeure ». Trois jours de deuil national sont décrétés.

Cette tragédie frappe un pays plongé depuis des mois dans une très grave crise économique, marquée par une dépréciation inédite de sa monnaie, une hyperinflation, des licenciements massifs et des restrictions bancaires drastiques.

Le lendemain, Beyrouth se réveille sous le choc, des habitants cherchant encore des disparus et des affaires personnelles au milieu d’immeubles éventrés. Les secouristes poursuivent leurs recherches pour trouver d’éventuels survivants sous les ruines.

« La situation est apocalyptique, Beyrouth n’a jamais connu ça de son histoire », lance le gouverneur de Beyrouth, Marwan Aboud. L’état d’urgence est décrété pour deux semaines.

L’aide internationale commence à affluer.

Le jeudi 6 août, le président français Emmanuel Macron effectue une visite de quelques heures à Beyrouth où il rencontre toute la classe politique. Il y réclame une enquête internationale et appelle à une « refondation d’un ordre politique » et à de « profonds changements » que la population réclame depuis des mois.

Il s’offre un bain de foule dans le quartier dévasté de Gemmayzé, applaudi par des Libanais meurtris, exaspérés par leurs dirigeants qu’ils accusent de corruption et d’incompétence.

 

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