Il s’agit de la baisse la plus forte dans l’historique des évaluations trimestrielles du PIB débutées en 1949, et elle dépasse largement les reculs du premier trimestre de 2009 (-1,6%) ou du deuxième trimestre de 1968 (-5,3%), précise l’Insee.
Après le recul de 0,1% du produit intérieur brut (PIB) français enregistré au dernier trimestre 2019, cette performance confirme que la France est bien entrée en récession.
Cette chute de l’activité « est principalement liée à l’arrêt des activités +non essentielles+ dans le contexte de la mise en place du confinement à partir de la mi-mars », explique l’Institut national de la statistique dans sa publication.
Cette évaluation est en ligne avec celle de la Banque de France, publiée début avril, qui estimait la contraction du PIB à environ 6% au premier trimestre.
Les dépenses des ménages ont connu une baisse « inédite » de -6,1%, alors que de nombreux commerces, les restaurants ou encore les cafés, ont été fermés sur décision du gouvernement, selon l’Insee.
L’investissement des entreprises enregistre lui aussi un lourd recul de -11,8%. Globalement, la demande intérieure contribue ainsi de -6,6 points à la baisse du PIB durant le trimestre écoulé.
Première illustration de la crise économique dès le début de l’épidémie, le commerce extérieur s’affiche lui aussi en repli: -6,5% pour les exportations et -5,9% pour les importations. In fine, il contribue dont négativement (-0,2 point) à la baisse du PIB. A l’inverse, les variations de stocks y contribuent positivement, à hauteur de +0,9 points.
L’Insee ne publie pas de prévision pour l’ensemble de l’année 2020 mais elle a estimé que chaque mois de confinement amputerait la croissance française de 3 points sur un an et que la reprise « prendra du temps » après le confinement, censé être progressivement levé à partir du 11 mai. Le gouvernement table lui à ce stade sur une chute du PIB de -8% cette année.