Le recteur de l’Université Osmangazi, Hasan Gönen, a indiqué que les victimes étaient un vice-doyen, deux membres du corps enseignant et un secrétaire de l’établissement.
Selon lui, l’auteur des coups de feu, un chercheur, est d’abord entré dans le bureau du doyen qui n’y était pas à ce moment-là, avant d’en sortir et d’abattre ses quatre victimes avec une arme de poing.
Après avoir semé la mort dans l’établissement, l’assaillant a pris la fuite, mais a été rattrapé par des policiers, selon M. Gönen.
L’agence de presse étatique a rapporté jeudi soir que l’épouse de l’assaillant avait elle aussi été interpellée et placée en garde à vue dans le cadre de l’enquête ouverte après la fusillade.
"S’agit-il d’un cas de folie meurtrière, ou alors y a-t-il d’autres raisons derrière cet acte ? Tout cela va faire l’objet d’une enquête approfondie, aucun détail ne sera ignoré", a déclaré le Premier ministre Binali Yildirim.
Selon le gouverneur d’Eskisehir, Ozdemir Cakacak, le tireur a déclaré aux enquêteurs qu’il avait agi sous le coup de la colère après avoir été convoqué par le rectorat à la suite d’une plainte d’un collègue.
Ce dernier l’avait accusé, ainsi que son épouse, de l’avoir agressé. Le rectorat a ouvert une enquête administrative et envoyé une convocation au domicile du couple qui leur est parvenue jeudi.
Le tireur a "déclaré qu’il avait été pris de colère après avoir lu le courrier et qu’il s’était (…) rendu à sa voiture pour récupérer l’arme qu’il y conservait et pour laquelle il avait un permis", a déclaré M. Cakacak, cité par Anadolu.
Selon le recteur et des membres du personnel de l’université, l’assaillant était connu pour avoir accusé plusieurs employés de l’université d’être des partisans du prédicateur Fethullah Gülen, une accusation gravissime en Turquie où celui-ci est désigné comme le cerveau du putsch manqué du 15 juillet 2016.
"C’était une personne dérangée", a affirmé M. Gönen.
Citée par les médias, Ayse Aypay, une employée de l’université, a indiqué qu’elle s’était plainte avec plusieurs collègues de l’assaillant auquel ils reprochaient de porter des accusations "mensongères".
Depuis le putsch manqué, les autorités turques ont arrêté, licencié ou suspendu plusieurs dizaines de milliers de personnes, dont des enseignants et des universitaires, soupçonnées d’appartenir au mouvement du prédicateur Gülen.
Dans une vidéo diffusée en direct sur les réseaux sociaux, Cemil Yücel, le doyen qui aurait été initialement visé, décrit lui aussi le tireur comme une personne "déséquilibrée qui avait fait l’objet de nombreuses plaintes".