Les manifestants ont mis le feu à trois voitures de police qui ont explosé ainsi qu’à un train de marchandises, au local du parti au pouvoir et un poste de la garde nationale dont les agents se sont réfugiés dans une mosquée proche, a déclaré le syndicaliste. D’après lui, environ 2.000 manifestants ont été impliqués dans ces accrochages qui se poursuivaient dans l’après-midi.
En fin d’après-midi, des renforts de sécurité ont été dépêchés de Sidi Bouzid à bord de quatre autobus, encerclant la ville et en fermant les accès. Des manifestations de moindre ampleur se déroulaient parallèlement à Meknassy, une autre ville de la région. Les forces de l’ordre ont aussitôt mené une vague d’arrestations après avoir procédé à des perquisitions dans des maisons et pourchassé les manifestants.
Les troubles ont débuté vendredi dernier lorsqu’un jeune homme a tenté de se suicider en s’immolant par le feu après s’être aspergé d’essence devant la préfecture. Vendeur ambulant de fruits et légumes et seul soutien de famille, Mohamed Bouazizi, un diplômé de l’université âgé de 26 ans, a voulu mettre fin à ses jours après la saisie de sa marchandise par des agents municipaux. Mercredi dernier, un autre jeune chômeur, Houcine Néji, s’est suicidé par électrocution en escaladant un pylône de haute tension.
La tension persistait malgré le déplacement à Sidi Bouzid jeudi du ministre du développement et de la coopération internationale, Nouri Jouini, qui a annoncé des mesures présidentielles pour la création d’emplois et le lancement de projets d’un montant de 15 millions de dinars (environ 7,8 millions d’euros).