Dans un communiqué publié samedi, la CEDEAO a exprimé sa "profonde déception et son inquiétude quant aux anomalies qui ont émaillé la transition au pouvoir dans cet Etat membre (Côte Ivoire), et particulièrement l’annonce de l’investiture du président en exercice".
La CEDEAO a condamné "toute tentative d’usurper la volonté populaire de la population de la Côte d’Ivoire, et appelle tous les dirigeants à accepter les résultats déclarés par la Commission électorale (indépendante)", ajoute le texte.
"Par conséquent, les chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO devront se réunir en sommet extraordinaire mardi 7 décembre à Abuja en vue d’examiner la situation en Côte d’Ivoire et d’en décider des actions à prendre conformément aux textes de la CEDEAO", poursuit la même source.
La CEDEAO est une organisation qui compte 15 membres, dont la Côte d’Ivoire.
La Côte d’Ivoire s’est retrouvée avec deux "présidents" après le second tour de l’élection présidentielle du 28 novembre: Laurent Gbagbo proclamé vainqueur par le Conseil constitutionnel et Alassane Ouattara, donné gagnant par la commission électorale et reconnu en tant que tel par la communauté internationale.
La Commission électorale indépendante (CEI) avait annoncé jeudi que l’ex-Premier ministre Alassane Ouattara avait remporté le scrutin avec 54,1 % des voix sur le président sortant Laurent Gbagbo, mais ces résultats ont été aussitô t rejetés par le Conseil constitutionnel, présidé par un cadre du Front patriotique ivoirien (FPI-au pouvoir).
Le lendemain, M. Gbagbo est proclamé vainqueur par ce même Conseil constitutionnel avec 51,45 % des suffrages, contre 48,55 % à son rival.
Le Conseil a annulé les votes "frauduleux" dans plusieurs départements du nord de la Côte d’Ivoire, contrôlé par l’ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) depuis la tentative de coup d’Etat de 2002.