Hortefeux : « jamais le dialogue entre la République et la communauté musulmane n’a été aussi dense et approfondi »
Le ministre de l’intérieur, chargé des cultes, Brice Hortefeux, s’est félicité, mardi soir, de la profondeur et de la densité du dialogué entre les pouvoirs publics et la communauté musulmane, lors de l’Iftar annuel (dîner de rupture du jeûne) organisé par le Conseil Français du Culte Musulman (CFCM).
« Parce que nous avons en partage les valeurs de la République, nous avons le devoir de réussir, ensemble, le dialogue institutionnel entre les autorités de l’État et les représentants des cultes », a poursuivi le ministre.
« Il eût été injuste et même dangereux pour l’équilibre de notre société que nos compatriotes qui se reconnaissent dans la religion musulmane n’aient pas, eux aussi, leur place à la table de la République », a-t-il dit.
Mais si le ministre chargé des relations avec les cultes a rappelé que « chaque communauté a sa place dans notre République laïque », il a aussi mis l’accent sur son refus du communautarisme.
Pour M. Hortefeux, « nous ne réduisons pas chacun à son appartenance à telle ou telle communauté (…) Car nous savons que, au-delà des communautés, il y a la communauté unique des citoyens qui forment la République ».
Le ministre a appelé à "lutter avec constance contre tous ceux qui, par leur refus de la loi, mettent en péril le »pacte républicain » ». Et d’insister : « en défendant les valeurs républicaines et le respect des lois et en refusant le communautarisme et toutes les formes d’extrémisme, le Gouvernement défend et protège tous ceux qui, quelles que soient leurs opinions religieuses, prônent le respect et l’équilibre ».
Brice Hortefeux a, également, réaffirmé sa totale détermination à lutter contre les actes antimusulmans en France, rappelant qu’en 2009, 314 actes de violence concernant tout particulièrement les musulmans, ainsi que leurs mosquées ou leurs lieux de culte ont été recensées.
Il a notamment évoqué « les actes ignobles qui ont frappé la communauté musulmane à Istres et à Tarascon ». Parmi les nouveaux outils permettant de mieux cerner ces menaces et de mieux lutter contre ces actes de violence et de délinquance racistes, le ministre a cité la mise en œuvre d’un suivi statistique et opérationnel des actes hostiles aux musulmans de France grâce à la signature, le 17 juin dernier, d’une convention-cadre avec le président du CFCM.
Soulignant que « l’islam de France est un islam de paix », le ministre a tenu à témoigner son « entière détermination », aux côtés du CFCM et des CRCM, pour qu’il ait, toujours, « les moyens de s’exercer dans la sécurité et dans la sérénité ».
Brice Hortefeux a, égalment, fait part de son soutien ferme au renforcement du dialogue avec le CFCM sur les dossiers qui préoccupent les musulmans de France, notamment, les carrés musulmans, l’abattage rituel, l’amélioration du statut et de la formation des aumôniers et des cadres religieux musulmans.
A ce propos, le président du CFCM, Mohammed Moussaoui a estimé que « Quelle que soit la forme envisagée, toute solution devra intégrer les aspects liés au financement des études et la reconnaissance par l’ensemble de la communauté musulmane. »
« L’intérêt du CFCM et des pouvoirs publics pour cette formation dite « profane » qui intègre tous les savoirs nécessaires à un futur cadre religieux dans l’islam de France, à côté des savoirs proprement théologiques, demeure entier. Il reste à renforcer la coordination entre l’enseignement de ces savoirs et celui des fondements religieux de sorte que les étudiants puissent trouver des débouchés et que l’ensemble des instances cultuelles y souscrivent », a-t-il ajouté.
Selon le président du CFCM, « Les Musulmans de France ne comprennent pas et n’acceptent pas que certains, ouvertement ou insidieusement, sèment le doute sur leur adhésion pleine et entière aux valeurs de la République. Ils souhaitent que leur pratique religieuse soit perçue comme un élément de leur liberté individuelle, plutôt qu’une source permanente de débats publics ».
Des pratiques et des comportements marginaux ne doivent en aucun cas, conduire à la stigmatisation de la religion musulmane, a-t-il relevé.
« Nous devons travailler, ensemble, pour faire reculer ces pratiques minoritaires et permettre à l’islam de modération et du juste milieu, porteur de valeurs de paix et de respect, de s’exprimer davantage et de participer pleinement à la construction du lien social et du vivre ensemble auquel nous sommes profondément attachés », a-t-il ajouté.