Moody’s menace l’Espagne. Le soutien du Fonds monétaire international qui s’était dit «très confiant» dans la capacité du gouvernement ibérique de surmonter ses difficultés n’a visiblement pas plus convaincu l’agence de notation américaine que ses concurrentes. Deux mois après Standard and Poor’s et un mois après Fitch, Moody’s pourrait ainsi dégrader la note de l’Espagne d’un ou de deux crans.
Pour le moment, elle a décidé de mettre sous surveillance la note souveraine de l’Espagne. Mais la perspective d’une «possible dégradation» n’a pas manqué de faire réagir les marchés américains. A quelques minutes de la clôture de Wall Street, et alors que la Bourse de New York s’apprêtait à clôturer à l’équilibre, le Dow Jones a perdu près de 1%, 0,98% exactement. En attendant la réaction jeudi des marchés européens qui, après un petit sursaut mercredi, pourraient rapidement repartir dans le rouge.
Moody’s explique cette décision par la faiblesse des perspectives de croissance de l’économie espagnole que l’agence de notation jugent «plus faibles que celles des autres souverains notés AAA, explique Kathrin Muehlbronner, vice-président de Moody’s et analyste en chef pour l’Espagne. A court terme, l’accélération de l’assainissement budgétaire du gouvernement combiné à des coûts d’emprunt plus élevés que connaît actuellement le gouvernement, les consommateurs et les entreprises, vont probablement ralentir la croissance».
Les déficits publics espagnols ont explosé à 11,2% du PIB en 2009 et les mesures adoptées par le gouvernement socialiste visent à tenter de les réduire à 6% en 2011 et 3% en 2013.