Le printemps arrive, gare aux pollens !
Avec l’arrivée de la douceur cette semaine, les pollens, renforcés par la pollution, risquent de rendre la vie impossible aux 30% de Français allergiques, priés de limiter leurs sorties et de fermer leurs fenêtres dans la journée.
Depuis une dizaine d’années, les allergies "explosent", selon Monique Charron, déléguée générale du Comité français d’observation des allergies (CFOA), pour qui pollens et polluants, c’est "la double peine" : les uns renforcent les effets des autres; le seuil de sensibilité aux pollens est plus bas en cas de pollution; et les polluants font exploser les pollens en particules plus fines, qui entrent plus profondément dans le système respiratoire. Comme aussi d’ailleurs les orages.
"La pollution aggrave mon allergie, je suis plus gêné par les graminées en ville qu’à la campagne où elles sont pourtant présentes en plus grande quantité", note Romain Firetto, 22 ans, qui souffre d’allergies depuis l’âge de 17 ans. Selon une étude, l’allergie à un pollen serait plus importante à proximité des flux de circulation.
Le grain de pollen est l’élément reproducteur fourni par les organes mâles des plantes. Les pollens transportés par le vent sont les plus allergisants. Les plus à craindre sont ceux du bouleau, des graminées, du cyprès et de l’ambroisie, suivis par ceux du noisetier, de l’aulne, du charme, du frêne, du saule…
10 à 30% des gens (18 millions de personnes en France, selon les estimations), souffrent d’allergies respiratoires qui se traduisent par des rhinites, avec irritation du nez et crises répétées d’éternuements, toux, maux de tête… 45% souffrent d’un asthme associé.
Les recommandations ? Choisir soigneusement les arbres que l’on plante dans son jardin, limiter les sorties, ne pas tondre la pelouse. La plupart des allergiques prennent des antihistaminiques ou des corticoïdes en gouttes nasales, qui peuvent rendre la vie moins pénible mais ne soignent pas. "Il faut traiter dès que les symptômes démarrent", conseille le Pr Alain Didier, pneumologue et allergologue au CHU de Toulouse.
Certains des allergiques les plus atteints -une minorité- se font désensibiliser, en absorbant quotidiennement des gouttes sous la langue. Ils rééquilibrent ainsi leur système immunitaire, mais le traitement est long (de 1 à 5 ans) et contraignant. Si les allergènes sont bien identifiés et qu’il y en a peu, le traitement réussit dans 70% des cas.
AFP, 16.03.2010