Football – Ligue 1: Deschamps : « Très fier ! »
Didier Deschamps a la sourire. L’entraîneur de l’OM savoure la victoire de son équipe face à Lyon (2-1). Un succès qui permet à Marseille de se rassurer après l’élimination de la Ligue Europa et surtout de se relancer dans la course au titre.
D.D : Oui, car ce fut un gros match avec une grosse intensité. Notre entame a été laborieuse. Mais on avait joué trois jours auparavant. La mise en route n’a pas été évidente. En seconde période, paradoxalement, on a été beaucoup mieux. Je suis vraiment très fier de ce qu’ont réalisé les joueurs.
Physiquement, Marseille a semblé plus fort que Lyon.
D.D : On ne se plaint pas mais depuis le 10 janvier on n’arrête pas d’enchaîner et on joue des matches tous les trois jours. On est l’équipe qui joue le plus. Mais on est là . Et au sortir de la grosse déception de jeudi et de notre élimination, c’est un résultat très important pour nous par rapport à la fin du championnat qui nous attend.
Vos joueurs semblaient avoir davantage de motivation que jeudi contre Benfica. Est-ce également votre sentiment ?
D.D : Face à Lyon, il y a eu de l’envie, de la volonté. Les joueurs qui n’ont pas disputé le match de jeudi avaient aussi de la fraîcheur. Comme Hatem (Ben Arfa) ou Mathieu (Valbuena). Car c’est la tête qui commande les jambes. Et puis les joueurs avaient à cœur d’obtenir la victoire. Elle était devenue obligatoire par apport aux résultats de nos concurrents.
Après la première période délicate de l’OM, avez-vous craint le pire à la mi-temps ?
D.D : Non, pas le pire. Mais comme je vous l’ai dit nous avons connu une mise en route difficile, ce qui est souvent le cas lorsqu’on a joué trois jours avant. C’est vrai que Lyon a eu une opportunité vraiment franche avec une frappe sur la barre transversale. On a mieux fini la seconde partie de la première mi-temps et en seconde période on a bien maîtrisé, mis à part ce coup de pied arrêté sur lequel on prend un but. Mais Lyon n’a pas eu vraiment d’occasion.
Avez-vous écarté Lyon de la course au titre ?
D.D : Je ne sais pas. En tout cas, on repasse devant eux avec deux points d’avance. Et on a un match de retard. C’est déjà ça de fait. Ensuite, Lyon aura son parcours. Nous on aura le nôtre. C’est bien d’avoir gagné : pour nous et parce que les autres aussi ont gagné devant.
C’est une bonne préparation pour la finale de la Coupe de la Ligue ?
D.D : On y pensera mardi pour la reprise de l’entraînement. Pour le moral, la confiance, après l’échec de jeudi, être capable de réaliser un match avec une telle intensité face à une belle équipe de Lyon, ce n’était pas évident. C’est bien d’avoir été récompensé.
Peut-on parler de coaching gagnant ?
D.D : C’est la victoire des joueurs. Et quand ça perd, c’est de la faute de l’entraîneur. Le football est fait comme ça. S’il n’y a pas les résultats, c’est que les choix n’ont pas été bons. Moi, je ne me limite pas à ça. Il y a un contenu, une expression collective. Et puis lorsque je fais un choix, je ne peux pas toujours le justifier devant vous (les journalistes, ndlr) en vous expliquant que je ne mets pas un untel car je compte le titulariser au match suivant. J’essaye d’anticiper au maximum même si je n’ai pas pu anticiper la blessure des trois joueurs jeudi dernier.
Certains remplaçants ont-ils gagné leur place de titulaire après cette victoire ?
D.D : Il n’y a pas de remplaçants. Il y a simplement des blessures malheureuses. Mais on a la chance d’avoir un effectif de qualité. A ceux qui jouent moins de saisir l’opportunité lorsqu’ils ont plus de temps de jeu. Ceux qui ont pallié les absences ont répondu présent.
Comme Charles Kabore par exemple ?
D.D : Charles ne joue pas souvent. Quand il est titulaire, il alterne entre le poste de milieu et celui d’arrière droit. Ensuite, il y a vraiment de qualité dans le groupe. Et à partir du moment où ce groupe vit bien, ceux qui ne débutent pas sont déçus. C’est normal. Ensuite, il faut que les joueurs se sentent prêts quand je fais appel à eux. C’est ce qu’à réussir à faire Charles. Et j’aurai besoin de tout le monde jusqu’à la fin de la saison.
Pourquoi est-il sorti ?
D.D : Parce qu’il avait des crampes. Il m’a demandé de sortir.
Taye Taiwo a quant à lui effacé sa médiocre performance de jeudi…
D.D : Il n’y a pas que lui… Mais dans la préparation de ce match, j’ai senti beaucoup de détermination. On l’a depuis un moment. Après, on peut être mis en difficulté aussi. Mais on a toujours cette volonté d’aller chercher la gagne tout en gardant une ambiance décontractée. Il y a beaucoup de concentration et d’envie. Maintenant, il y a tout à jouer dans cette fin de saison : la finale de la Coupe de la Ligue samedi prochain et dix matches en championnat pour prendre le maximum de points.
Concernant Lucho Gonzalez, est-ce son meilleur match à l’OM ?
D.D : Ça fait un moment qu’il est bien car il est dégagé de ses pépins physiques. Il a aussi une meilleure connaissance de ses partenaires. Je ne suis donc pas surpris. Certains ont été déçus mais ce sont les circonstances qui ont fait qu’il n’était pas au top de sa forme. C’est un grand joueur. Il suffit de regarder ses statistiques. Et dans un grand match, en général, on voit les grands joueurs.
Pourquoi avoir changé de tireur de coups de pieds arrêtés en seconde période ( Lucho a pris la place de Valbuena ) ?
D.D : Ça fait partie de mon boulot de coach. J’étais énervé de voir notre potentiel offensif dans le jeu aérien. Et notre qualité sur les coups de pieds arrêtés… Elle n’était pas suffisante. Je sais que Lucho est quelqu’un de performant dans ce domaine. Ensuite, il suffit d’organiser un peu autour de lui.
Pensez-vous pouvoir récupérer un de vos joueurs blessés pour le match de samedi contre Bordeaux ?
D.D : Peut-être. Pas Benoît Cheyrou en tout cas. Fabrice Abriel, il y a peu de chance. Baky Koné et Gaby Heinze, peut-être. A vérifier dans la semaine.
Eurosport – Vincent BANTIT