Le procureur de la République de Mulhouse avait requis 500 euros d’amende contre chacun des prévenus, poursuivis pour "provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence".
"On est forcément déçu, le tribunal a préféré suivre une décision rendue par le tribunal de Paris plutôt que de se conformer à la majorité des décisions, dont celle de la Cour européenne, qui vont dans notre sens", a réagi Me Rodolphe Cahn, avocat d’une association de lutte contre l’antisémitisme (Licra) qui avait notamment déposé plainte.
En juillet, le tribunal correctionnel de Paris avait relaxé une militante de la cause palestinienne jugée pour avoir mis en ligne une vidéo tournée dans un supermarché d’Evry (banlieue parisienne) appelant au boycott des produits israéliens.
Le tribunal avait estimé que la campagne, soutenue par des personnalités "non susceptibles de se voir imputer une attitude hostile vis-à-vis du peuple israélien", ne constituait pas une "provocation à la discrimination, la haine ou la violence contre un groupe de personnes à raison de son appartenance à une nation".
Le procès des militants de Mulhouse, qui se revendiquent de la campagne internationale "BDS" (boycott, désinvestissement, sanctions), avait été reporté à quatre reprises depuis 2010. Lors de l’audience, le 17 novembre, les prévenus avaient dénoncé le fait qu’Israël exporte des produits issus des colonies juives en Cisjordanie en les faisant passer pour des produits issus de son territoire internationalement reconnu, ce qui leur confère les mêmes avantages douaniers que les produits israéliens.