En réaction à ce rejet, Rabat a pris une décision souveraine, celle d’inviter tous les navires de pêche européens à quitter immédiatement ses eaux territoriales.Ceci étant posé, quelles conséquences pour les pays européens et pour le Maroc ?
Pour le Maroc, il suffira au gouvernement marocain de négocier et redistribuer les licences de pêche avec des pays grands consommateurs de produits de la mer, notamment au Japon, la Chine, l’Inde, la Corée, Singapour, l’Indonésie, le Pakistan et la Russie Ils se feront un plaisir d’obtenir ces licences rejetées par les parlementaires européens. Quant aux pays européens, les conséquences sont fortement graves. En effet, imaginons le nombre de bateaux à quai, ceux des marins-pêcheurs au chômage et donc celui des familles qui se retrouvent du jour au lendemain sans revenus.
En dehors de ces conséquences directes, il y a d’autres qui sont collatérales et plus nombreuses.1/augmentation vertigineuse du prix du poisson. Le panier de la ménagère, déjà malmené, en prendra un coup, 2/diminution des activités industrielles liées aux produits de la mer avec un risque élevé de dégraissage de personnel, 3/baisse des revenus pour les brasseries espagnoles et portugaises en raison d’une perte de clientèle friande poissons servis en tapas.
Face au risque de majeur de désordre économique, l’Espagne a sollicité en urgence une compensation financière à l’Union Européenne pour les dommages que va subir la flotte de pêche espagnole. En conclusion, la réaction ferme et souveraine du Maroc est une réponse cinglante aux députés européens et la démonstration claire et nette que l’intégrité territoriale marocaine n’est pas négociable et qu’il n’y aura jamais de marchandage sur cette question.
Dans ce dossier de la pêche le Maroc n’est pas perdant, ni économiquement, ni politiquement, ni diplomatiquement.Les Marocains seront certainement heureux de voir le prix du poisson baisser et d’accueillir des sociétés de pêches asiatiques. D’ailleurs, il y a quelques années, le parlement européen avait pris une même décision. Mal lui en pris, il a du revenir dare-dare sur sa décision.
Imaginons un seul instant, que le gouvernement marocain refuse cette fois d’accorder ces mêmes licences et de tourner le dos aux demandes du Parlement Européens ? Les armateurs, les pêcheurs, les professionnels du tourisme et de l’industrie liés à cette activité européens devraient se rendre au Parlement Européens pour protester et défendre leurs intérêts.