UE-TUNISIE-MAROC-FOOT-VIOLENCES-SPORT

Le Parlement européen a dénoncé jeudi les traitements "inhumains et dégradants" imposés par la police tunisienne à des supporteurs marocains de football à la mi-novembre, ainsi qu’à un jeune Tunisien qui avait voulu filmer ces violences policières.

Dans une résolution adoptée à Strasbourg, le Parlement demande aux autorités tunisiennes d’ouvrir une enquête sur ces violences et dénonce les "graves violations des droits de l’homme" subies par le jeune Tunisien, Zacharia Bouguira.

D’après le récit qu’en font les eurodéputés, les faits ont eu lieu le 13 novembre à l’aéroport de Tunis: 13 jeunes Marocains, venus encourager l’équipe de football de Casablanca face à celle de Tunis, y ont été victimes "d’actes de violence répétés et publics commis par les forces de l’ordre". Les Marocains, "mains liées et hors d’état de nuire", ont subi une agression extrêmement violente, affirme la résolution.

Témoin des faits, M. Bouguira, un étudiant en médecine, "a entrepris de filmer la scène sur son téléphone portable afin de la diffuser sur l’internet en vue de mettre un terme à l’impunité telle que répandue sous l’ère de Ben Ali".

Il a alors été "violemment frappé par une vingtaine de policiers", puis emmené au poste de police avec les Marocains, où il a été "maintenu pendant trois heures en détention arbitraire et a été victime à cette occasion d’actes de violence et d’intimidation répétés que l’on peut qualifier de traitements inhumains et dégradants", selon les députés.

Quelques jours après les faits, la police tunisienne avait évoqué de son cô té des actes de vandalisme dont se seraient rendus coupables les supporteurs marocains à l’aéroport.

L’incident avait entraîné une protestation officielle du Maroc, qui avait demandé une enquête et dénoncé "la réaction disproportionnée" de la police tunisienne.

Dans leur résolution, les eurodéputés ont souligné jeudi que "des avocats et des organisations de défense des droits de l’homme tunisiennes constatent que subsiste encore, en dépit de la fin du régime de Ben Ali, l’utilisation régulière, de la part des forces de sécurité, de pratiques et actes violents à l’encontre de la population".

"La lutte contre la torture et contre l’impunité sont des éléments essentiels à la construction d’un véritable état de droit", ajoutent les élus.

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite