Le procédé pourrait prêter à sourire s’il n’était pas parfaitement irresponsable. Car la « Synagogue Church of All Nations » n’est pas n’importe quelle église. Chaque mois, elle organise une séance de prières qui attire des malades de toute l’Europe, en quête d’une guérison miraculeuse. La communauté a aussi des ramifications en Grèce, en Afrique et dans diverses villes du Royaume-Uni. Elle a aussi sa propre chaîne de TV, vend des livres, des DVDS, et des livres. Le type de discours tenu par cette communauté aurait déjà mené à six décès de sidéens, selon certains professionnels de la santé anglais.
Quels risques en Suisse ?
Sociologue des religions et fin connaisseur du milieu évangélique, Christophe Monnot pense que la Suisse est relativement à l’abri du genre de dérives mises en évidence par les médias anglais. Un discours anti-médecine classique serait néanmoins parfois tenu dans de petits groupes de croyants, à la durée de vie assez courte. Ceux-ci sont surtout fréquentés par des personnes originaires d’Afrique.
Ces communautés sont moins stables qu’en Angleterre car les populations migrantes sont installées en Suisse depuis moins longtemps. La principale église romande qui est «branchée» guérison, basée à Oron-la-Ville, veillerait en outre à ne pas se faire accuser de tenir un discours encourageant ses ouailles à délaisser le système médical classique. Un médecin est d’ailleurs toujours présent lors de ces cultes destinés à guérir les malades. «Il nous arrive même parfois de devoir dire à certains fidèles qu’ils ne doivent absolument pas arrêter de prendre leurs médicaments, mais moins qu’au début de notre existence», explique une responsable. Elle précise qu’un même discours est tenu sur la ligne téléphonique censée demander à Dieu de guérir les gens à distance.