Les lauréats sont l’Américain Bruce Beutler, 53 ans, et le Français d’origine luxembourgeoise Jules Hoffmann, 70 ans, qui partagent le prix de 1,1 million d’euros (1,5 million de dollars) avec Ralph Steinman, 70 ans, d’origine canadienne.
MM. Beutler et Hoffmann sont récompensés pour "leurs découvertes concernant l’activation de l’immunité innée". M. Steinman l’est pour "sa découverte de la cellule dentritique et son rôle dans l’immunité adaptative".
Jules Hoffmann a fait ses études universitaires à Strasbourg où il a soutenu sa thèse en biologie expérimentale. Il y a fait toute sa carrière, d’abord à l’Institut de Zoologie, puis à l’Institut de Biologie Moléculaire et Cellulaire, dont il fut le Directeur de 1992 à 2005. Membre de l’Académie des Sciences. Les recherches de J. Hoffmann et de ses nombreux collaborateurs ont établi la drosophile comme modèle de recherche de l’immunité innée. Ils ont permis de décrypter la nature des récepteurs reconnaissant les agents pathogènes, d’établir les voies de signalisation qui sont déclenchées au cours des infections, et qui contrôlent l’expression des gènes codant pour les protéines de la réponse immune, notamment pour des peptides antimicrobiens. L’ensemble de ces travaux et particulièrement la découverte du rôle des récepteurs Toll, a conduit à réévaluer le rôle de l’immunité innée chez les Mammifères et a contribué au renouvellement de ce domaine négligé en immunologie. J. Hoffmann a reçu le Grand Prix de la Fondation de la Recherche Médicale, le Prix Robert Koch d’Immunologie, le William Cooley Award, le Prix Balzan, le Prix Lewis Rosenstiel et tout récemment le Prix Keio for Medical Sciences.