Le Dr Colin Poole, chef du service de chirurgie de l’hô pital Ringkriet, à Honefoss (nord-ouest d’Oslo), a expliqué que les médecins qui ont soigné 16 victimes par balles n’avaient pu extraire que des fragments de balles minuscules des corps de leurs patients. Les orifices de sortie des balles sont également inhabituellement petits, a-t-il dit à l’Associated Press.
"Ces balles explosent à des degrés divers à l’intérieur du corps. Toute l’énergie des balles a été libérée à l’intérieur des corps", a expliqué le Dr Poole. "Elles ont causé des dégâts internes absolument horribles".
Ces balles ont été inventées par l’armée coloniale britannique en 1890 et sont parfois appelées Dum-Dum, du nom de l’armurerie royale à Dum Dum, ville indienne dans la région de Calcutta où elles ont été produites, selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Plus légères que les balles normales, elles garantissent plus de précision à des distances diverses et explosent une fois qu’elles ont atteint leur cible.
Selon le Dr Poole, chirurgien à l’hôpital Ringkriet depuis 26 ans, les balles utilisées vendredi avaient un fort potentiel de fragmentation et ont eu des effets inhabituels dans les corps des victimes. "Cela nous a causé toutes sortes de problèmes supplémentaires dans les blessures qu’elles ont provoquées, avec des trajectoires très bizarres", a-t-il expliqué. "Elles ont provoqué comme des milliers de piqûres d’aiguille à l’intérieur des corps".
Anders Breivik a avoué les deux attaques qui ont fait au moins 93 morts vendredi en Norvège: d’abord l’attentat à la bombe qui a fait sept morts dans le coeur d’Oslo, puis la fusillade sur l’île d’Utoya au cours de laquelle au moins 86 personnes ont trouvé la mort. Il dit avoir agi pour changer la société et dénoncer le "multiculturalisme" et l’"islamisation".