Nafissatou Diallo: « Je veux que DSK aille en prison »
Dans deux médias américains, Newsweek, et ABC News, Nafissatou Diallo raconte pour la première fois sa version des faits avec force détails. Son objectif : que Dominique Strauss-Kahn « aille en prison ».
Dans deux entretiens accordés à Newsweek, et à la chaîne de télévision ABC News, celle qui accuse l’ancien directeur du FMI raconte ce qu’elle a vécu dans la chambre 2806 du Sofitel. "Bonjour, c’est pour le ménage", dit-elle avoir déclaré en entrant dans la chambre, ce samedi 14 mai. Un homme nu serait alors apparu. "Oh mon Dieu, je suis vraiment désolée", aurait-elle réagi. "Vous n’avez pas à être désolée", lui aurait alors répondu Dominique Strauss-Kahn. Avant de lui toucher les seins.
"Il disait ‘suce ma…’ Je ne veux pas le dire"
La Guinéenne de 32 ans assure alors avoir repoussé DSK, répétant à de nombreuses reprises qu’elle ne voulait pas perdre son emploi. "Vous n’allez pas perdre votre travail", aurait rétorqué celui qui était alors favori dans la course à la présidentielle en France, avant de la tirer vers le lit. Là, toujours selon Nafissatou Diallo, il aurait essayé "de mettre son pénis dans [sa] bouche". Elle résiste. "Je l’ai poussé. Je me suis levée. Je voulais lui faire peur", raconte-t-elle. L’ancien ministre socialiste n’aurait pas été effrayé pour autant, et aurait de nouveau tenté de lui imposer une fellation : "Il bougeait et faisait du bruit, comme ‘uhh, uhh, uhh’ (…) il disait ‘suce ma… Je ne veux pas le dire". Comme l’avait déjà fait Kenneth Thompson avant elle, Nafissatou Diallo détaille également les coups au vagin qu’elle aurait reçus lors de cette agression présumée.
Alors que le non lieu est désormais présenté comme l’issue la plus probable dans cette affaire au regard des incohérences dans le témoignage de la plaignante, cette sortie médiatique sonne-t-elle comme une contre-attaque de la dernière chance ? Nafissatou Diallo dit simplement vouloir "qu’il sache qu’il y a des endroits où on ne peut pas utiliser son pouvoir, où on ne peut pas utiliser son argent". "Je veux qu’il aille en prison", tranche-t-elle. Et pour tenter de faire oublier ce coup de fil à son mari détenu – "Ne t’inquiète pas, ce type a beaucoup d’argent. Je sais ce que je fais", lui a-t-elle dit – Nafissatou Diallo ajoute : Nous sommes pauvres mais nous sommes des gens biens. Je ne pense pas à l’argent".