"La Syrie tiendra des élections libres et transparentes qui donneront naissance à un Parlement représentant les aspirations du peuple syrien", a affirmé le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid al-Mouallem, cité par l’agence officielle Sana. "Pour le pouvoir syrien, la voie du règlement de la crise actuelle est celle du dialogue national", a-t-il ajouté.
Les déclarations du ministre syrien surviennent alors que la pression diplomatique s’accentue sur Damas, au lendemain de la mort de 22 nouveaux manifestants lors du premier vendredi du mois de ramadan.
Le président américain Barack Obama, son homologue français Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel envisagent "des mesures additionnelles pour faire pression sur le régime du président Bachar al-Assad et soutenir le peuple syrien", a annoncé vendredi la Maison Blanche.
La pression s’accroît également du cô té des pays arabes: les monarchies du Golfe ont ainsi appelé samedi à la fin de "l’effusion de sang" en Syrie et à l’introduction de réformes.
Sur le terrain, plusieurs centaines de chars et de véhicules militaires de l’armée syrienne se sont déployés samedi à Deir Ezzor (est) et autour de Homs (centre), a déclaré Rami Abdel Rahmane, président de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
A Homs, "il y a de nombreux blindés de l’armée et des véhicules des forces de sécurité dans le quartier de Bab al-Sibaa", selon l’OSDH.
La veille, pour le premier vendredi de ramadan, des dizaines de milliers de Syriens ont manifesté, en particulier à Damas et sa région, à Deir Ezzor (est), Idleb (nord-ouest), Deraa (sud) et Qamechli (nord-est), appelant la communauté internationale à les soutenir alors que la répression de la contestation par le régime a fait au moins 22 morts, selon des militants.
"Vingt-deux personnes ont été tuées vendredi, 15 dans des manifestations durant la journée placée sous le slogan +Dieu est avec nous+ et sept pendant la nuit, après la prière des Tarawih", a déclaré Abdel Karim Rihaoui, président de la Ligue syrienne des droits de l’Homme, faisant également état de dizaines de blessés, dont plusieurs dans un état grave.
Au moins 2.038 personnes, dont 389 militaires et agents de sécurité, ont péri en Syrie depuis le début du soulèvement à la mi-mars contre le régime du président Assad, selon l’OSDH.