La communauté internationale pour une « transition immédiate du pouvoir » en Egypte
Les manifestations, déclenchées depuis 18 jours en Egypte pour réclamer le départ du régime égyptien, continuent de susciter les inquiétudes de la communauté internationale, notamment après l’annonce la veille du président Hosni Moubarak de déléguer ses pouvoirs à son vice-président.
A Washington, le président Barack Obama a exhorté le gouvernement égyptien à préciser "sans ambiguïté" le processus de transition qu’il compte engager pour instaurer la démocratie. "Nous exhortons le gouvernement égyptien à agir rapidement pour expliquer les changements qui ont été opérés, et à préciser dans un langage clair et sans ambiguïté le processus étape par étape qui mènera à la démocratie et à un gouvernement représentatif que le peuple égyptien souhaite", a indiqué le président américain dans un communiqué publié par la Maison Blanche.
Quant à eux, les dirigeants de l’Union européenne ont de nouveau souligné l’impératif d’un changement de gouvernement en Egypte, après que le président Hosni Moubarak a confirmé vouloir rester jusqu’à la fin de son mandat en septembre.
La cheffe de la politique étrangère européenne, Catherine Ashton, a estimé que le discours Hosni Moubarak " n’a pas encore ouvert le chemin pour des réformes plus rapides et plus profondes ". "Une transition ordonnée et irréversible vers la démocratie et des élections justes et libres est l’objectif partagé par l’Union européenne et le peuple égyptien", souligne Catherine Ashton dans un communiqué, ajoutant que "L’état de l’urgence doit être levée dès que possible". Le président du Parlement européen Jerzy Buzek a, de son côté, souligné qu’"un nouveau gouvernement avec toutes les forces démocratiques est crucial pour cette transition ".
Le chef de la diplomatie allemande Guido Westerwelle a, pour sa part, appelé les responsables égyptiens à " prendre acte " de la volonté populaire d’une transition démocratique sans le président Hosni Moubarak, qui avait souligné qu’il n’accepterait pas de diktats étrangers. "Nous voulons voir des faits, exactement comme l’exigent également les manifestants sur la place du Caire et en Egypte. Il faut un changement rapide", a dit M. Westerwelle dans une déclaration à la presse depuis New York où il doit participer au Conseil de sécurité des Nations unies. Selon lui, le discours de M. Moubarak " n’était pas adéquat pour calmer la situation difficile en Egypte. C’est pourquoi notre inquiétude est plutôt plus forte maintenant, après ce discours, et non plus faible".
A Londres, le ministre des Affaires étrangères, William Hague, a appelé à une " transition urgente mais ordonnée " en Egypte après que le président Hosni Moubarak eût refusé de quitter le pouvoir.
Pour sa part, le Premier ministre australien, Julia Gillard, a indiqué que "le changement devait venir en Egypte", précisant que "le statu-quo n’est pas une position tenable. Mais nous voulons voir la paix dans la transition ".
A pékin, le ministre chinois des Affaires étrangères, Yang Jiechi a souligné que son pays suit " avec attention la situation en Egypte qui dispose d’une capacité suffisante pour surmonter les difficultés".
Sous la pression de la rue en mouvement de contestation depuis le 25 janvier dernier, le président Moubarak avait décidé jeudi soir de déléguer ses pouvoirs à son vice-président et d’opérer des amendements d’articles de la constitution.