Le Premier ministre tunisien, Mohamed Ghannouchi, a annoncé mercredi matin lors d’une conférence de presse, que le président tunisien a décidé de nommer au poste de ministre de l’intérieur et des affaires locales M. Ahmed Boufria et de libérer toutes les personnes détenues dans le cadre de ces incidents, à l’exception de celles dont l’implication dans les actes de pillage et de vandalisme est avérée.
M. Ghannouchi a également annoncé la constitution d’une commission d’enquête sur les abus "qui se seraient produits lors de ces événements", ainsi qu’une deuxième commission d’enquête sur la corruption, la prévarication et les erreurs commises par certains responsables.
Les deux chambres du parlement tunisien ont été appelées à tenir une séance extraordinaire pour se pencher sur la situation actuelle et faire le suivi des décisions prises.
L’Union européenne s’est démarquée mercredi de la prudence française face aux violences en Tunisie en estimant qu’elles étaient inacceptables et que leur répression était disproportionnée.
Mardi, le département d’Etat américain s’est dit "profondément préoccupé" par la répression en Tunisie, où le porte-parole du gouvernement français, François Baroin, a qualifié mercredi la position de Paris d’"équilibrée". "Je rappelle que la Tunisie est un ancien protectorat français. Compte tenu de nos liens d’amitié et compte tenu de notre histoire commune, aller plus loin serait faire preuve d’une ingérence qui n’est pas du tout la ligne de la diplomatie française en la matière", a-t-il ajouté.
La ministre française des Affaires étrangères, Michèle Alliot-Marie, avait déclaré la veille aux députés que la France refusait de se poser en "donneur de leçons", tout en invitant les autorités de Tunis "à mieux prendre en compte les attentes de leur population"