Son retour est l’un des signes les plus forts du changement survenu en Tunisie depuis le renversement le 14 janvier de Zine ben Ali au terme d’un mois de contestation sociale et politique dans la rue.
Rachid Ghannouchi, qui est âgé de 69 ans, est considéré comme un intellectuel modéré. Son organisation, fondée en 1981, est aussi perçue comme moins conservatrice que les Frères musulmans égyptiens.
"Notre rôle sera de participer à la réalisation des objectifs de cette révolution pacifique: ancrer un système démocratique, la justice sociale et limiter les discriminations contre les organisations interdites", a-t-il déclaré à Reuters à la veille de son retour. "Le dictateur est tombé et je souhaite être dans le pays", a-t-il ajouté.
Ennahda, qui signifie Renaissance en arabe, se dit proche idéologiquement du Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir en Turquie.
Cette organisation était la principale force d’opposition en Tunisie. Aux élections de 1989, deux ans après la prise de pouvoir de Ben Ali, elle avait obtenu officiellement 17% des voix, mais son score réel était sans doute plus proche de 30 ou 35%, selon des observateurs. La répression qui s’est alors abattue sur elle a contraint Ghannouchi à un exil londonien en 1989.