Mario Monti : « non » à une candidature aux législatives, « oui » à une responsabilité après le scrutin
"Je serais prêt à assumer, un jour, si les circonstances le permettent, les responsabilités qui me seraient confiées par le Parlement", a indiqué Monti lors d’une conférence de presse très attendue après le suspense qu’il avait entretenu à ce sujet durant les derniers jours.
"Je ne m’allierai avec personne", a-t-il souligné en exprimant le souhait de voir les partis politiques et les forces sociales débattre des idées, y compris celles contenues dans l’agenda qu’il soumet à l’appréciation de tous et qui sera publié prochainement sur internet,
"J’espère que ces idées seront partagées avec une majorité au Parlement" a-t-il ajouté.
"Mon programme n’est pas adressé au centre, à la droite ou à la gauche. C’est un programme adressé à tous, à quiconque le trouve digne d’intérêt", a-t-il fait remarquer.
Pour lui, l’essentiel est que "les durs sacrifices que les Italiens ont dû consentir ne soient pas perdus".
Monti, qui a présenté vendredi la démission de son gouvernement dans le sillage du retrait par le Parti du peuple de la Liberté (PDL) de l’ancien président du Conseil, Silvio Berlusconi, de son soutien à son gouvernement, a défendu à cette occasion le bilan de son action depuis son investiture le 15 novembre 2011.
Il s’est ainsi réjoui, qu’après treize mois passés à la tête du gouvernement, l’Italie soit "sortie de la crise financière" sans aide extérieure.
"La crise financière a été vaincue", et ce, "sans aides européennes, et sans aide du FMI" comme beaucoup nous le suggéraient fortement, s’est-il félicité.
"Les Italiens peuvent de nouveau garder la tête haute comme citoyens européens", a-t-il dit après avoir évoqué la situation "dramatique" dans laquelle se trouvait le pays lorsqu’il est arrivé au pouvoir.
Le chef du gouvernement démissionnaire, qui devrait continuer à expédier les affaires courantes, avait souligné, à plusieurs reprises, la nécessite de la poursuite des efforts consentis jusqu’à présent par les Italiens pour circonscrire la crise dans laquelle le pays est empêtré.
Depuis sa prise de fonctions, Monti, qui s’est assigné pour mission essentielle de redresser les comptes publics et de relancer la croissance, n’a cessé d’entreprendre des mesures drastiques dont des hausses d’impô ts et de sévères coupes budgétaires, y compris dans les retraites, qui n’ont pas manqué de provoquer de nombreuses réactions de réprobation au sein de la société italienne.
A son investiture, le gouvernement Monti avait hérité d’un pays surendetté (près de 1900 milliards d’euros, soit environ 120 pc du PIB) et sous la menace de l’extension de la crise pesant sur la zone euro.