"Je ne pense pas que la Syrie se serve d’armes chimiques. Si c’est le cas, cela constituera un suicide politique du gouvernement", a déclaré le chef de la diplomatie sur la chaîne russe en langue anglaise.
"Chaque fois que nous parviennent des rumeurs ou des informations qui indiquent que les Syriens font usage d’armes chimiques, nous les vérifions deux ou trois fois, nous nous adressons au gouvernement, et à chaque fois on nous assure fermement qu’ils ne le feront pas quelles que soient les circonstances", a-t-il ajouté.
Moscou reste l’un des derniers soutiens du régime syrien et lui vend des armes. Selon des experts, la Syrie dispose de stocks d’armes chimiques qui datent des années 1970 et sont les plus importants du Moyen-Orient, avec des centaines de tonnes.
La communauté internationale a multiplié au début du mois les mises en garde à Damas contre le recours à ces armes chimiques, après des que des responsables américains avaient affirmé sous couvert de l’anonymat que des préparatifs étaient en cours. En octobre dernier, le secrétaire général de l’Otan, Anders Fogh Rasmussen avait prévenu que l’utilisation d’armes chimiques par la Syrie entraînerait une "réaction immédiate" de la communauté internationale.
Un responsable américain avait affirmé que Damas était en train de mélanger les composants nécessaires à la militarisation du gaz sarin, un puissant neurotoxique qui provoque une paralysie complète puis la mort.
"Une utilisation éventuelle d’armes chimiques serait totalement inacceptable pour la communauté internationale. Je m’attends à une réaction immédiate de la communauté internationale" si c’était le cas, avait déclaré M. Rasmussen avant une réunion des ministres des Affaires étrangères des pays de l’Otan à Bruxelles.
Le régime syrien avait reconnu pour la première fois fin juillet posséder des armes chimiques et a menacé de les utiliser en cas d’intervention militaire occidentale, mais jamais contre sa population
Avec la Chine, la Russie a bloqué jusqu’ici tous les projets de résolution du Conseil de sécurité des Nations unies condamnant le président Bachar al-Assad et ouvrant la porte à des sanctions voire au recours à la force.
"Notre priorité, ce n’est pas la tête de qui que ce soit, c’est la fin de la violence et du bain de sang. (…). Le sort d’Assad doit être décidé par le peuple syrien, et non par des parties extérieures et une partie de l’opposition syrienne", a répété lundi M. Lavrov.