Au total, sept des seize mausolées de cette ville mythique, généralement en terre crue, ont été détruits en deux jours: après les sanctuaires de Sidi Mahmoud (nord de la ville), Sidi Moctar (nord-est) et Alpha Moya (est) samedi, les hommes du groupe Ansar Dine ont démoli dimanche à coups de houes et burins quatre autres mausolées, dont celui de Cheikh el-Kébir, situés dans l’enceinte du cimetière de Djingareyber (sud), selon un témoin.
"Mon message à ceux qui sont impliqués dans cet acte criminel est clair: arrêtez la destruction de biens religieux maintenant. C’est un crime de guerre pour lequel mes services sont pleinement autorisés à enquêter", a déclaré la procureur de la CPI, Mme Fatou Bensouda, à l’AFP à Dakar où elle est en visite.
"Mes services suivent de très près les événements au Mali et n’hésiteront pas à prendre les mesures appropriées si les informations recueillies indiquent qu’un crime a été commis, quel qu’en soit l’auteur", a-t-elle ajouté.
Les mausolées, avec des tombes portant des stèles et autres insignes funéraires, sont d’importants sites de recueillement. Les saints sont considérés à Tombouctou comme des protecteurs, ils "représentent ceux que, dans la culture occidentale, on appelle saints patrons", selon un expert malien spécialiste de l’histoire de Tombouctou et originaire de la ville.
Les opérations de démolition sont menées par Ansar Dine (Défenseur de l’islam), un des groupes armés occupant et contrô lant depuis trois mois Kidal, Gao (nord-est) et Tombouctou (nord-ouest), les régions formant le nord du Mali.