"A compter de ce jour, nous nous engageons à la lutte armée sans merci pour l’application de la charia, dans un premier temps dans l’Adrar des Iforas", dans le nord du Mali, affirme Ançar Dine dans un communiqué adressé à l’AFP.
"Quiconque est d’accord avec cette position est avec nous", ajoute le texte de cette organisation créée par une figure des rébellions touareg des années 1990 au Mali, Iyad Ag Ghaly, qui combat aujourd’hui auprès d’une nouvelle rébellion touareg contre l’armée malienne.
"Nous sommes des musulmans du Mali (…) et notre objectif est de convaincre de gré ou de force les autres à appliquer la charia. Nous ne voulons pas une république indépendante à part, mais une république islamique" du Mali, affirme le communiqué.
"A Aguelok, à Tessalit (villes du nord-est du Mali) où nous sommes, nous ne voulons pas voir des non-musulmans qui ne prient pas", ajoute-t-il.
Des islamistes armés avaient empêché la semaine dernière une délégation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) d’entrer dans Tessalit, aux mains de rebelles touaregs, pour y secourir des civils.
Le communiqué a été publié après une rencontre de membres d’Ançar Dine et de la nouvelle rébellion touareg emmenée par le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) qui luttent ensemble contre les troupes maliennes, "pour parler de l’avenir", selon des sources concordantes.
"C’est une obligation pour nous de nous battre pour l’application de la charia au Mali", avait déclaré un responsable d’Ançar Dine identifié comme étant Cheikh Ag Aoussa, bras droit d’Iyad Ag Ghaly, dans une vidéo d’un peu moins de treize minutes adressée le 13 mars à l’AFP.
Les images montraient des soldats maliens morts ou prisonniers, ainsi que des combattants de ce mouvement tirer à l’arme lourde sur un camp militaire malien dont ils ont pris le contrô le à Aguelhok.
Le Mali est confronté depuis le 17 janvier à des attaques du MNLA et d’autres rebelles, dont des hommes lourdement armés rentrés de Libye où ils avaient combattu pour le régime de Mouammar Kadhafi.
Le gouvernement malien a accusé Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui a des bases dans le nord du Mali, de combattre avec le MNLA.