Egypte : nouvelle journée sanglante au Caire après les manifestations du « vendredi de la colère »
les manifestations du « Vendredi de la colère » à l’appel des Frères musulmans ont rapidement dégénéré au Caire et dans le reste du pays. Lors de la grande prière du vendredi, les Frères avaient appelé à la vengeance pour leurs morts. 80 personnes ont été tuées dans de nouveaux heurts entre pro-Morsi et forces de l’ordre.
Au Caire, des tirs d’armes automatiques résonnaient dans différents quartiers, notamment autour de la place Ramsès où étaient massés des milliers de partisans des Frères musulmans. Des moquées aux alentours se sont transformées en morgue improvisée. Un correspondant de l’AFP et des témoins y ont dénombré 39 corps. De plus, des sources de sécurité ont affirmé que 31 personnes avaient été tuées dans différentes provinces.
Des tirs ont également été entendus dans d’autres grandes villes du pays où les pro-Morsi manifestaient aussi comme Alexandrie, Beni Soueif et Fayoum au sud du Caire, et la ville touristique de Hourghada sur la mer Rouge.
Un appel à des manifestations quotidiennes
Deux jours après la journée la plus sanglante – 578 morts et plus de 3.000 blessés – depuis la chute de Hosni Moubarak en février 2011, les Frères musulmans avaient appelé à manifester "par millions" et "pacifiquement" pour dénoncer le "massacre" des leurs. Ce "vendredi de la colère" était une journée test pour le pays en plein chaos.
Dans la soirée, une heure après l’entrée en vigueur du couvre-feu nocturne, la coalition islamiste pro-Morsi, l’Alliance contre le coup d’Etat, a appelé ses partisans à cesser les manifestations après les heurts meurtriers. "Les manifestations d’aujourd’hui prendront fin avec la dernière prière de la soirée qui sera suivie de prières pour les morts", a affirmé à l’AFP Gehad al-Haddad, le porte-parole. Il demande toutefois aux partisans de Mohamed Morsi de manifester quotidiennement à partir de samedi.
Dans le monde arabe, plusieurs manifestations de soutien ont éclaté vendredi répondant à l’appel de groupes islamistes. A Karthoum, Amman, Rabat, Jérusalem-Est et en Cijordanie, des centaines de personnes sont descendues dans la rue pour "le coup d’État" contre Mohamed Morsi et le coup de force contre ses partisans.
