Vivendi pousse Orange à racheter Maroc Telecom

Vivendi pousse Orange à racheter Maroc Telecom
Vivendi pousse Orange à se joindre à la négociation sur la vente de sa filiale Maroc Telecom, pour sortir de son tête-à-tête avec l’opérateur émirien Etisalat, affirme mardi le quotidien économique Wall Street Journal. Vivendi, dont l’action a baissé de plus de 10 % depuis le début de l’année à 15,19 euros, se retrouve en effet avec un seul acheteur potentiel pour ses 53 % dans Maroc Telecom après que le qatarien Ooredoo (ex-QTel) a jeté l’éponge vendredi.

Vivendi, qui a besoin de céder des actifs, aimerait donc qu’Orange se joigne à la compétition pour pousser à la hausse les enchères, affirme le journal, citant des personnes proches du dossier.

Discret, le français regarde depuis le début car Maroc Telecom présente un intérêt stratégique. Mais il n’a pas mis d’offre sur la table. Et n’est surtout pas prêt à débourser 4,6 milliards d’euros, comme l’aurait proposé Etisalat. En mars dernier, Stéphane Richard, PDG d’Orange, avait indiqué au Figaro qu’« Orange présente toutes les garanties politiques, techniques et financières pour reprendre cet actif sensible. Mais, étant déjà présents au Maroc, nous avons une idée assez précise de la valeur de Maroc Telecom. Nous ne grimperons pas à une échelle de perroquet. Alors que la pression sur le secteur est énorme, je dois tout d’abord préserver la solidité financière d’Orange ».

Pourtant Orange ferait un acquéreur tout trouvé. Car le sujet est diplomatiquement sensible. Le royaume du Maroc détient 30 % de Maroc Telecom, et rien ne se fera sans son accord. Maroc Telecom est l’un des fleurons de l’économie nationale et l’un des premiers employeurs du pays. « Les 410 millions d’euros de dividendes versés à Vivendi représentent environ 4 % de la balance des paiements du Maroc », notait Natixis. Sans compter qu’Orange a toujours regretté d’avoir laissé Maroc Telecom lui échapper au profit de Vivendi. En 2001, France Télécom, alors écrasé par sa dette, n’avait même pas pu participer à la privatisation et avait dû laisser échapper Maroc Telecom, la mort dans l’âme.

Si l’opération se faisait, il faudrait sans doute, pour des raisons de concurrence, que France Télécom revende ses 40 % de Méditel, deuxième opérateur marocain. Racheté en 2010 pour 640 millions d’euros, ce fut la première acquisition d’ampleur de Stéphane Richard.

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