Villepin juge la « surenchère sécuritaire » de Sarkozy « terriblemet dangereuse »

L’ex-Premier ministre Dominique de Villepin a jugé jeudi que la « surenchère sécuritaire » de Nicolas Sarkozy était « terriblement dangereuse » car elle risquait d’entraîner des « provocations ».

"On va se trouver dans des situations de provocations face auxquelles on aura du mal à répondre. La République ne doit pas être soumise à des calculs politiciens, à des arrière-pensées", a lancé l’ancien ministre de l’Intérieur devant des journalistes lors d’un déplacement à Dijon.

"Le gouvernement doit avoir pour seule boussole l’intérêt général. Une loi soumise au spectacle n’est jamais une bonne loi", a-t-il ajouté.

"Comment peut-on réduire les problèmes de la Seine-Saint-Denis à une question sécuritaire, il y a les questions sociales et économiques", a-t-il notamment expliqué à propos du déplacement de Nicolas Sarkozy mardi à Bobigny.

Concernant le projet de loi d’interdiction générale du voile intégral prôné par le chef de l’Etat, l’ancien Premier ministre a estimé qu’il fallait dans cette affaire être "à la fois très exigeant et prudent".

"En ce qui concerne notre législation, il ne faut pas le faire sur le coup de la passion, de l’émotion. La décision d’une interdiction générale ne me paraît pas conforme aux besoins, je crois qu’il faut éviter de surréagir dans ce domaine", a dit M. de Villepin.

"Autant il faut marquer clairement qu’il n’y a pas de place pour la burqa dans notre pays, autant il me paraît important de dire que cette burqa est inacceptable dans les services publics, autant une interdiction générale, qui serait difficilement applicable et sans doute poserait des problèmes de constitution, me paraît peu conforme aux besoins d’aujourd’hui", a-t-il fait valoir.

"Il faut éviter à la fois la stigmatisation et les surenchères, éviter de se laisser entraîner dans un cycle qui pourrait être un cycle de provocation et de nouvelles répressions. C’est un risque qu’il faut savoir mesurer et apprécier et, pour toutes ces raisons, je crois il eut été préférable de défendre l’idée d’une interdiction dans les services publics", a conclu M. de Villepin.

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