Six sénateurs républicains ont joint leurs votes à ceux de 50 démocrates pour confirmer la constitutionnalité du procès de l’ex-président qui est accusé « d’incitation à l’insurrection » dans l’attaque du 6 janvier dernier contre le Capitole. Le sénateur de Louisiane Bill Cassidy a été le seul républicain à changer de vote par rapport à la motion soumise par le sénateur Rand Paul le mois dernier opposant la constitutionnalité du procès de destitution.
« J’ai toujours dit que j’aborderais cette affaire avec un esprit ouvert et que j’écouterais les deux parties en tant que juré impartial », a déclaré M. Cassidy à la presse, estimant que la présentation des managers de la Chambre des représentants l’avait convaincu.
« Les managers de la Chambre étaient concentrés. Ils étaient organisés. Ils se sont appuyés sur les deux précédents, la Constitution et les juristes. Ils avaient une raison convaincante. L’équipe du président Trump était désorganisée », a expliqué le sénateur Cassidy.
Malgré le soutien d’une poignée de républicains, les démocrates n’ont quasiment aucune chance de remporter le procès. Le Sénat doit en effet voter à la majorité des deux tiers pour faire destituer Trump, une tâche quasi impossible au regard du soutien dont jouit toujours l’ancien président auprès des républicains. Dans son discours d’ouverture, le député Jamie Raskin, qui dirige l’équipe de managers de la mise en accusation de la Chambre des représentants, a déclaré que le dossier de son équipe contre l’ancien président Trump serait « basé sur des faits bruts et concrets ».
Raskin, un ancien professeur de droit constitutionnel, a accusé les avocats de Trump d’essayer « d’empêcher le Sénat d’entendre les faits de cette affaire ».
« Ils veulent que le procès se termine avant même qu’une preuve ne soit présentée. Leur argument est que si vous commettez un délit (…) dans vos dernières semaines de mandat, vous le faites en toute impunité constitutionnelle. Vous vous en tirez à bon compte », a-t-il relevé, en référence à l’argumentaire des avocats de l’ancien président qui estiment que le procès de destitution est inconstitutionnel car Trump est désormais un simple citoyen. Mercredi, les managers de la Chambre des représentants commenceront leur plaidoyer pour prouver que Trump a été l’instigateur de l’attaque contre le Capitole le 6 janvier dernier.
De son côté, l’équipe de défense de Trump, composée de David Schoen, Bruce Castor, Michael van der Veen et Julieanne Bateman, fera ensuite sa propre présentation, en soulignant, selon des documents relayés par la presse, que Trump exerçait sa liberté d’expression en vertu de la constitution américaine.