ONU : une conférence à New York souligne l’importance de l’intégration économique pour l’émergence de l’Afrique
Un panel d’experts a souligné l’importance de l’intégration économique en Afrique, notamment à travers la concrétisation de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), en vue de l’émergence du continent, à l’occasion d’une conférence de haut niveau organisée au siège des Nations-Unies à New York à l’initiative de l’Institut Amadeus.
Intervenant lors de cette rencontre, tenue vendredi sous le thème « Façonner l’émergence de l’Afrique », en collaboration avec l’Académie diplomatique italienne (IDA), Ned Gandevani, expert international et stratégiste en investissement, a relevé que la Zlecaf, entrée en vigueur l’année dernière, constitue un instrument historique qui a le potentiel de booster les échanges intra-africains et contribuer à l’émergence du continent.
Déplorant que la cadence de l’intégration économique en Afrique a été jusqu’ici lente en raison notamment des barrières culturelles et politiques, l’expert américain a salué toutefois les initiatives et les projets initiés par le Maroc en vue de concrétiser cette intégration entre les pays du continent.
Dans ce sens, M. Gandevani a plaidé pour l’élimination des barrières non-tarifaires en Afrique et à identifier des stratégies à même de répondre aux aspirations de la jeunesse du continent et promouvoir l’entreprenariat et l’auto-emploi.
De son côté, Fred Olayele, Economiste et directeur du « Centre for African Research and Business » à l’université de Carleton au Canada, a souligné que la Zone de libre-échange continentale africaine représente une « opportunité énorme » pour l’avenir de l’Afrique, dans le sens où cet instrument constitue « le chaînon manquant » de l’intégration économique du continent.
Pour sa part, Boubker Abisourour, ancien Economiste à la Banque Mondiale et membre du comité scientifique de l’IDA-Maroc, a fait observer que la Zlecaf a le potentiel d’avoir un impact positif réel sur la vie des citoyens ordinaires à travers l’Afrique, et marquer ainsi la destinée du continent.
Cette zone de libre-échange, a-t-il expliqué, permettra la mise en place du plus grand marché unique intégré pour les biens et les services, depuis la création de l’organisation mondiale du commerce (OMC) en 1994, ainsi qu’une union douanière qui permettra la libre circulation des capitaux et des hommes d’affaires dans le continent.
M. Abisourour a aussi relevé que le Fonds monétaire international (FMI) considère la Zlecaf comme un élément qui change la donne en Afrique, alors que la Commission économique des Nations-Unies pour l’Afrique estime que l’activation de cette zone de libre-échange est à même de doubler le commerce intra-africain à l’horizon 2030.