Ukraine : des Etats d’Europe centrale appréhendent un embargo sur l’importation du gaz et du pétrole russes
La Hongrie, la Slovaquie et la Bulgarie qui importent l’essentiel de leurs besoins énergétiques de Russie craignent que l’UE décrète un embargo sur le gaz et le pétrole russes. Des média hongrois et slovaques notent que des pays de l’Europe de l’Ouest pourront trouver d’autres fournisseurs de gaz contrairement aux Etats d’Europe centrale et orientale tributaires de l’énergie russe.
La Hongrie importe 78 pc de son gaz de Russie et la Slovaquie 86 pc, ce qui rend ces pays membres de l’UE, très dépendants de Moscou. La République tchèque compte, elle aussi, beaucoup sur le gaz russe dans son mix énergétique (22 pc de sa consommation totale d’énergie en 2020), mais ses approvisionnements sont plus diversifiés (53 pc vient de Russie et 30 pc de Norvège).
La Bulgarie importe quant à elle plus de 90 pc de ses besoins énergétiques de la Russie et fait part de son inquiétude si l’UE venait à imposer un embargo sur les produits pétroliers russes.
Selon le premier ministre bulgare, Kiril Petkov « la Bulgarie soutiendrait toute action en faveur de l’Ukraine, car nous sommes contre la guerre, mais nous ne pouvons pas soutenir les sanctions sur les importations de pétrole et de gaz russes», ajoutant que « pour l’instant, nous n’avons pas d’autre choix car nous sommes trop dépendants des ressources russes».
Quant à la Pologne, elle importe la très grande majorité de son gaz de Russie (81 pc), mais disposant de mines de charbon, elle est beaucoup moins dépendante du gaz (13 pc de sa consommation totale d’énergie en 2020).
La Roumanie produit la grande majorité du gaz qu’elle consomme et en importe moins de 20 pc de Russie. Les nouveaux gisements offshores découverts au large de la mer noire feront du pays le carrefour énergétique de l’Union européenne, a affirmé Silviu Negut, expert roumain en géopolitique, cité par l’agence de presse roumaine Agerpres.
La Roumanie est l’un des premiers pays d’Europe où le pétrole brut a été découvert et exploité à grande échelle. Plus de 90 pc des puits de pétrole roumains sont dits matures. Leur production diminue de 10 pc par an et les 700 millions de barils de réserves prouvées leur garantissent 10 ans de vie supplémentaire, souligne l’agence.
Les Etats d’Europe centrale et orientale, limitrophes de l’Ukraine, suivent avec prudence et attentisme l’évolution de la crise russo-ukrainienne qui entraine déjà une flambée des prix des céréales et risque d’amplifier la crise économique en cas d’embargo sur les produits pétroliers russes.1