Tunisie: manifestation de parents contre une grève des notes dans les lycées

Environ 200 parents d’élèves ont manifesté jeudi à Tunis contre la grève des notes observée dans la plupart des lycées tunisiens, et appelé le gouvernement et le syndicat UGTT à épargner leurs enfants dans le bras de fer dans lequel ils sont engagés.

La puissante centrale syndicale UGTT a orchestré récemment deux grèves massives dans le secteur public et une troisième mobilisation est prévue les 20 et 21 février pour réclamer le maintien du pouvoir d’achat des fonctionnaires face à une inflation ayant récemment atteint 7,5%.

Le syndicat réclame en outre depuis des mois des primes pour les enseignants et l’application d’accords passés avec le gouvernement.

Les mobilisations à répétition des enseignants ont perturbé l’année scolaire, la plupart d’entre eux n’ayant pas organisé les examens du premier trimestre ni donné de bulletins de notes pour mettre la pression sur le gouvernement et obtenir une reprise des négociations avec le syndicat.

"Yakoubi, dégage", ont scandé des lycéens et des parents devant le siège de l’UGTT à Tunis, à l’adresse de Lassad Yakoubi, secrétaire général du syndicat chargé de l’enseignement secondaire.

Cette protestation intervient alors que des lycéens ont déjà organisé des manifestations ces dernières semaines dans plusieurs villes de Tunisie pour réclamer que les cours reprennent normalement.

A l’approche des examens du deuxième trimestre, les parents d’élèves craignent une "année blanche", sans aucune note.

"Un ministère et un syndicat têtus, pas d’examens en vue, des enfants dans la rue, l’enseignement public foutu, un gouvernement ni vu, ni connu", pouvait-on notamment lire sur une pancarte.

Hela Ahsseine, une manifestante, enrage de "faire étudier (son) fils tous les matins depuis le début de l’année, tout ça pour qu’il perde une année entière de sa vie parce qu’ils (syndicat et gouvernement, NDLR) ne se sont pas mis d’accord."

"Comment peut-on étudier si on n’est jamais évalués? Les jeunes sont perdus, même moi je n’ai plus la motivation", raconte Yosra Naouali, élève d’un lycée public de Tunis.

"Le premier trimestre est fichu mais nous attendons toujours de voir s’il y a de l’espoir" pour la suite, souligne Saadia Hochi, mère d’un lycéen.

L’UGTT reproche notamment au gouvernement de céder aux directives du Fonds monétaire international (FMI) qui a accordé en 2016 un prêt de 2,4 milliards d’euros sur quatre ans à Tunis, et préconise une réduction du poids de la fonction publique.

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